Sur les hauteurs de Faa'a, la décharge de Mumuvai s’étend sur un peu plus de cinq hectares, dont 2000 mètres carrés pour la zone d’exploitation. Les déchets à l’entrée sont contrôlés par catégorie, tonnage et destination finale, selon le directeur de l’environnement de la commune, Roland Bopp. Il explique : "un conteneur est mis à disposition de ceux qui arrivent sur la décharge, pour mettre tous les déchets électroniques, électriques et informatiques. Il y a des bornes à huiles de l'autre côté, pour les huiles dangereuses, les batteries et les piles. Tous ces déchets-là ne sont pas enfouis, ils sont acheminés ensuite, par convention avec Fenua Ma, pour être remis dans les filières de traitement."
Une mise aux normes de la décharge a été entamée il y a trois ans, avec l’intervention d'experts. Le tribunal administratif dans sa décision ce mardi, somme la commune de faire une demande d’autorisation auprès du Pays, au titre des sites classés et cela dans les six mois.
Robert Maker, le premier adjoint au maire de Faa'a déclare : "Nous poursuivrons l'activité de la décharge et nous ferons la démarche maintenant, qui est déjà entamée, auprès de la direction de l'environnement, pour qu'on ait une décharge dans les règles."
Roland Bopp complète en affirmant : "Il y a rapport qui a été fait par des experts, et qui démontre qu'il n'y a pas de pollution dans la nappe phréatique. Pendant les aménagements réalisés pour suivre les recommandations des différents experts qui sont venus nous voir, on a eu des débordements de lixiviats (jus produits sous l'action conjuguée de l'eau de pluie et de la fermentation des déchets enfouis NDLR) suite aux aménagements. Aujourd'hui, depuis deux ans, tout ça est sous contrôle."
Une victoire en demi-teinte pour l’association environnementale, qui déclare vouloir susciter une prise de conscience générale sur la gestion des déchets. Elle commence par la commune la plus peuplée de Tahiti et en encourage le tri des déchets. "Les techniciens le disent, il y a d'autres options. Des options plus intéressantes que celles qui sont pratiquées depuis toujours finalement, c’est-à-dire l'enfouissement, surtout dans cette zone-là. Avec des habitations non loin, des effluents, et le volume de déchets était même problématique" affirme Florent Bizart, le président de l’association la Planète Brûle.
En 2018, selon les données de la mairie de Faa'a, 18 000 tonnes de déchets ont atterri à Mumuvai. En 2023, ils ont relevé 4000 tonnes en moins.