Les faits remontent au samedi 17 mai 2014, il est alors aux alentours de 10h du matin.
Cet ancien agent du département, électricien de formation est appelé sur son jour de repos pour venir changer les néons du gymnase de Cavani, nous sommes à quelques jours de la finale zone de basket qui oppose alors l'équipe de BCM à celle de Saint-Pierre de la réunion.
Sur place, ils sont deux électriciens à se hisser sur un échafaudage mobile, sauf que l'enquête dira plus tard que la structure de cet échafaudage présente des défaillances.
Autre fait aggravant, les deux agents ne portent ni harnais de sécurité, ni casque. Ils n’ont pas eu non plus de formation pour utiliser ce genre de matériel.
Et alors qu'ils sont en train de travailler, ils chutent d'une hauteur de dix mètres.
Décédé des suites de ses blessures
Transporté dans un état grave au CHM, Ibrahim Assani décédera des suites de ses blessures à l’hôpital quelques jours plus tard, le 21 mai 2014.
À l’époque, le président du conseil départemental, Daniel Zaïdani s’était rendu à Vahibé à la rencontre de la famille de l’agent et lui avait exprimé la solidarité du Conseil Départemental en assurant à cette même famille que tout serait fait pour connaître les circonstances de l’accident.
Cependant, devant les circonstances de ce dramatique accident, la famille d’Ibrahim Assani (surnommé Touré), décide d'intenter une action en justice parce que, selon elle, et notamment le neveu du défunt, le décès aurait pu être évité : “Mon oncle n’était pas habilité à accomplir des travaux en hauteur, il n’était pas formé pour ce genre de tâche, il n’avait aucun matériel de sécurité” explique son neveu Nasser Moussa.
Plus de 10 ans plus tard, ce mardi la famille a donc été convoquée ce mardi matin pour le jugement de cette affaire au tribunal judiciaire de Kawéni.
Un soulagement puisque, d'après les proches : "cela fait trop longtemps qu’on attend le dénouement de cette affaire afin de passer à autre chose. À chaque fois, l’affaire était renvoyée à une date ultérieure et alors, on a compris que face à nous, on avait le département" explique Nasser Moussa.
Il ajoute : “nous avons engagé trois avocats qui n’ont pas pu avancer sur ce dossier et voilà c’est notre quatrième avocat qui a su tout débloquer jusqu’à aujourd’hui, jour de jugement et on espère que le verdict sera rendu rapidement pour qu’on puisse enfin passer à autre chose”.
Les proches d’Ibrahim Assani disent être conscients “que cette affaire fera jurisprudence pour des cas similaires qui impliqueront le département dans le futur”.
Le jugement, mis en délibéré, sera rendu le 26 novembre prochain