On dit souvent qu’il n’est jamais trop tard pour prendre de nouvelles résolutions. Mais ce samedi midi, à l’heure du déjeuner, au soleil, les habitudes ont la vie dure. Un cocktail un peu corsé ou une mousse en terrasse, à Nouméa, le Dry January ne semble pas avoir fait écho du côté des restaurants de la plage. C’est en tout cas le constat de Thierry Frottier, manager. Celui-ci rapporte que :
Les gens consomment de la même façon, tranquillement, ils viennent manger, passer du bon temps, ils parlent très peu de ce mois sans alcool.
Thierry Frottier - manager
Si le mouvement n’est pas réellement suivi, l’idée semble bien faire l’unanimité auprès des Calédoniens. « Le mois sans alcool je ne connaissais pas et c’est une très bonne chose, quand on voit les ravages de l’alcool chez les jeunes. Ils associent l’alcool à la fête et on les retrouve morts sur les routes » témoigne une dame attablée. Un de ses compagnons ajoute :
À force de répétition, les jeunes finiront par prendre conscience. En général on prend conscience quand on est un peu plus avancé en âge, mais si les plus vieux peuvent forcer les jeunes à moins boire, on ne dit pas d’interdire complètement mais de ne pas forcément se mettre la tête à l’envers.
Un client dans un restaurant
Un autre admet « que des gens peuvent avoir des soucis avec la boisson. Je ne sais pas s’il connaissent ce mouvement, mais les sensibiliser avec ce genre d’actions, ça peut être utile ». Thibault n’est pas un caviste comme les autres. Il espère bien faire changer les habitudes de consommation de ses clients. Il observe que « des gens viennent que pour du"sans alcool" du coup. Ils sont à la recherche d’autres saveurs comme par exemple cette boisson, un peu plus amère avec une bulle très fine ». De quoi ravir l’un de ses clients qui estime que :
C’est beaucoup plus rafraichissant qu’une bière le soir et on est quand même dans une période où tout coûte cher et je pense que les boissons non sucrées sont nettement meilleures que tout ce qui est alcoolisé et sucré sur le territoire.
Un client de la cave de Thibault
Le caviste entend donc élargir sa gamme de boissons sans alcool, mais la démarche n’est pas aussi simple. Il confie que « tout ce qui est jus de fruits additionnés d’eau gazeuse, c’est un stop à l’importation. C’est un frein parce qu’on a toute une déclinaison de produits qui serait intéressant à proposer à une clientèle à la recherche de produits sans alcool et qui sont interdits à l’importation ». Dommage lorsqu’on sait qu’un Calédonien sur six admet avoir un usage problématique de l’alcool.
Regardez le reportage de Lizzie Carboni et Gaël Detcheverry :