Emeutes en Nouvelle-Calédonie : le FLNKS a fait savoir au président de la République "sa détermination invariable"

Emmanuel Macron, président de la République, entretien du 23 mai 2024
Comme les groupes politiques non-indépendantistes, le FLNKS s'est entretenu avec le président de la République lors de sa visite express en Nouvelle-Calédonie jeudi. L'occasion, pour le front indépendantiste, de réaffirmer sa détermination. Il estime que la seule solution à "cette crise ne pouvait passer que par une réponse de nature politique, et non répressive".

Ce samedi 25 mai, dans un communiqué, signé conjointement par Roch Wamytan, Victor Tutugoro et Patrick Jomessy, le FLNKS revient sur l'entretien de sa délégation, accompagnée du responsable de la CCAT, avec Emmanuel Macron lors de sa visite jeudi. "À la suite d’une demande ferme du FLNKS, cette rencontre s’est tenue dans un format bilatéral excluant la présence des ministres Sébastien Lecornu et Gérald Darmanin." Deux ministres présentés comme "responsables de l’échec de la sortie de l’Accord de Nouméa ainsi que du carnage actuel".

"Apaiser les tensions"

Le front indépendantiste assure que son objectif "est d’apaiser les tensions et de trouver des solutions durables pour notre pays". Il a fait savoir au président de la République, est-il écrit, "sa détermination invariable à faire accéder Kanaky Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté."

L'occasion, également, pour le FLNKS de signifier au président "la responsabilité majeure du gouvernement français dans la situation chaotique que nous vivons aujourd’hui, la fin de l’impartialité de l’État et du consensus, pour privilégier la méthode du passage en force aux services des forces non-indépendantistes". Lors de cet entretien, le FLNKS explique avoir défendu que "la CCAT a continuellement appelé à la retenue tout en manifestant l’opposition ferme au passage en force de l’État." 

Une mission "composée de personnalités françaises, régionales ou internationales"

Auprès du président, le front a donc réitéré sa demande de retrait du projet de loi constitutionnelle, avec "la création d’une mission de médiation de haut niveau composée de personnalités françaises, régionales ou internationales, de sorte à créer toutes les conditions propices à un dialogue apaisé devant nous mener vers un accord politique global".

"Une levée progressive des barrages"

Selon le FLNKS, Emmanuel Macron a "proposé de cheminer vers un processus de désescalade en plusieurs étapes". Le communiqué stipule que le chef de l’Etat s’est engagé à ne pas passer en force le projet de loi constitutionnelle. Et à consacrer "l’accord politique global comme l’unique objectif si, de manière concomitante, il est constaté, d’une part, une levée progressive des barrages pouvant justifier une non-prorogation de l’état d’urgence et, d’autre part, la reprise des discussions autour de la mission de médiation installée par ses soins". D'après le FLNKS, le président a "proposé de réaliser un point de situation dans un mois afin de pouvoir entériner officiellement le retrait la loi constitutionnelle."

"Faire plier le gouvernement français"

Parmi les constats, le front indépendantiste regrette que le président "ne bouge que très légèrement de ses positions." Selon lui, "la mobilisation a réussi à faire plier le gouvernement français" alors que "l’opinion nationale et internationale a aussi pris position pour notre combat."

Le FLNKS constate que le sujet de l’avenir institutionnel de Kanaky Nouvelle-Calédonie est enfin traité directement par le président Macron avec tout le sérieux et l’engagement que cela implique.

Communiqué du FLNKS, le 25 mai

 

Pour terminer, il condamne "l’extrême violence de la répression orchestrée par les forces de l’ordre et de l’armée sur le terrain", présentée comme contradictoire avec les propos du chef de l'Etat.