L'étude sur l'impact du chlordécone sur la santé cardiaque publiée il y a quelques jours suscite des remous dans la communauté scientifique. L'épidémiologiste et chercheur à l'INSERM, Luc Multigner, regrette que la publication scientifique n'ait pas mis en avant, le fait que l'étude a été réalisée sur des rats et non sur une population humaine. Alexia Fundere, la chercheuse guadeloupéenne qui a participé à ces recherches, nous avait cependant, lors de l'interview qu'elle nous a accordé, bien spécifié qu'elle a été menée sur des rats.
Que je sache les rats ne sont pas des personnes. Au moment de communiquer, qui plus est auprès de la population antillaise, qui souffre dans son sang de la problématique de la pollution environnementale au chlordécone et aux conséquences sanitaires par ailleurs bien établies, leur faire gober des informations qui ne peuvent que conduire à une angoisse supplémentaire et à des craintes c'est franchement inapproprié.
Luc Multigner, épidémiologiste et chercheur
Pour le chercheur, l'étude est interessante, elle donne des pistes, pose des questions mais il faut aller plus loin.
Il faut la réalisation d'études épidémiologiques sur une population humaine qui va confirmer ou infirmer la réalité de ces choses.
Luc Multigner, épidémiologiste et chercheur
Ces nouvelles données doivent encore être approfondies.