Fermeture de deux agences France Travail : l’UGTG monte au créneau

Agence France Travail (illustration).
Des demandeurs d’emploi en « errance », une absence de continuité des services... Telles sont les conséquences de la fermeture de deux agences France Travail ; celles de Dothémare et de Morne-à-l’Eau. L’UGTG monte au créneau, dénonçant l’absence d’alternative proposée par la direction régionale de cet établissement public.

Depuis deux mois, les agences France Travail de Dothémare (Les Abymes) et de Morne-à-l’Eau sont fermées pour travaux. D’un côté, la climatisation ne fonctionne pas et, de l’autre, il y a eu un dégât des eaux.
Les demandeurs d’emploi, eux, se tournent vers les autres sites pour faire valoir leurs droits.

Des agents et des demandeurs d’emploi laissés-pour-compte ?

Dans ce contexte, l’Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG) dénonce : la direction régionale de l’établissement public n’a mis en place aucun dispositif, ni pour les agents impactés, ni pour l’accueil des demandeurs d’emploi habituellement pris en charge dans les locaux sinistrés, déplore le syndicat.
Cette organisation représentative des personnels exige une mesure alternative réelle et une logistique adéquate car, actuellement, les usagers sont en "errance" et les sites France Travail limitrophes, notamment celui de Caruel (Les Abymes), sont submergés par le flux des demandeurs d’emploi.
Les demandes répétées de l’UGTG ont eu pour réponse deux notes ; celles-ci signifient que les personnels poursuivent majoritairement leurs activités en télétravail.

Autre motif de la colère de l’UGTG : une visite en Guadeloupe de Thibaut Guilluy, directeur général de France Travail étant annoncée, la direction régionale a décidé "dans la précipitation" d’ouvrir le site de Morne-A-L’eau, encore en travaux ; cela, sans même consulter les instances représentatives du personnel.
Le syndicat dénonce l’attitude de la direction qui, selon lui, n’hésite pas à mettre en danger la santé et la sécurité des agents et des usagers.
Les locaux de Jarry (Baie-Mahault) sont par ailleurs astiqués, pour un accueil à la hauteur de cette visite.

Ils nettoient l’agence de Jarry impeccablement pour lui. C’est inadmissible qu’ils nettoient pour lui et que nous, à Dothémare, nous n’avons pas de climatisation, idem à Basse-Terre ! Ils ont de l’argent. Ils savent faire, dès lors qu’il s’agit de recevoir le grand directeur.

Patricia Pioche, déléguée syndicale UGTG [Traduction du créole]

Patricia Pioche, déléguée syndicale UGTG

L’emploi en berne en Guadeloupe

Le taux de chômage préoccupe beaucoup, localement, y compris au sein de l’Union des travailleurs de Guadeloupe.

Ce qu’on dit à Thibaut Guilluy, actuellement directeur général à France Travail, c’est qu’ici il y a 30% de chômeurs. Oui ! Les chiffres disent 10, disent 20%, mais nous, nous sommes sur le terrain, nous disons que l’archipel compte 30% de chômeurs, en tenant compte de toux ceux qui ne sont inscrits nulle part ! La France a mis en place la loi du Plein emploi* pour arriver à 5%. Nous aussi, en Guadeloupe, nous voulons 5% !

Patricia Pioche, déléguée syndicale UGTG [Traduction du créole]

Le syndicat dénonce une situation sociale alarmante.

Il faut savoir qu’en Guadeloupe 37% des foyers bénéficient du RSA [NDLR/ RSA : revenu de solidarité active], alors que dans l’Hexagone le taux est de 13%.

Patricia Pioche, déléguée syndicale UGTG [Traduction du créole]

Les agents de France Travail affiliés à l’UGTG affirment peiner à recevoir tous ces bénéficiaires. Et, comment leur faire des propositions à la hauteur de leurs attentes, quand les moyens manquent, notamment pour financer des projets de formation, demandent-ils ?

Il faut savoir que toutes les nouvelles règles de l’assurance chômage visent à réaliser des économies, mais sur le dos des pauvres. Les demandeurs d’emploi toucheront moins d’allocations-chômage, moins longtemps et ils seront moins de bénéficiaires.

Patricia Pioche, déléguée syndicale UGTG [Traduction du créole]

Le syndicat compte bien riposter face à cette "politique ultralibérale". L’UGTG appelle à une vaste mobilisation des actifs et des demandeurs d’emploi, à commencer par le 1er mai prochain, journée internationale dédiée aux travailleurs.

Sollicitée par notre rédaction, la direction régionale de France Travail n’a pas souhaité réagir, sur ces problématiques évoquées par l’UGTG.

*La loi pour le Plein-emploi du 18 décembre 2023 traduit une volonté du gouvernement de réduire le taux de chômage autour de 5%, d'ici 2027. Les principales mesures de la loi s'inscrivant dans cette démarche sont la création de France travail et du réseau pour l'emploi.