Vendredi 1er décembre, après 22 heures, les gendarmes de Païta sont appelés pour un différend familial à la tribu de Bangou. Une habitante explique que son cousin, accompagné d’autres jeunes, vient de dégrader son compteur électrique et d’insulter sa famille. Le contexte est tendu.
Les militaires demandent les renforts d’une patrouille de gendarmerie mobile. Quand ils arrivent, les perturbateurs ne sont plus là. Mais en repartant, à environ 300 mètres de la maison de la victime, leur véhicule est caillassé.
De sévères lésions
L'une des pierres brise une vitre et touche une gendarme mobile de 28 ans au visage. Assise à l'arrière, elle perd connaissance. Elle est conduite au Médipôle, inconsciente, le visage ensanglanté. “Son examen médical, pratiqué par un médecin-légiste, conclut à une lésion très sévère au niveau de la bouche, comprenant une section de la lèvre ainsi que des fractures dentaires concernant sept dents, justifiant une incapacité totale de travail de 7 jours, sous réserve d’éventuelles complications”, indique ce dimanche 10 décembre Yves Dupas, le procureur de la République.
“Les investigations, menées avec détermination par la brigade de recherches de Nouméa, assistée de la gendarmerie de Païta, ont permis d’interpeller, jeudi 7 décembre, deux hommes demeurant dans la tribu de Bangou”, annonce-t-il dans le communiqué de presse. Ils ont été mis en examen pour violences sur personne dépositaire de l’autorité publique, avec arme et en réunion. Ils ont été placés en détention provisoire.
L’enquête se poursuit
Lors de sa garde à vue, le premier suspect, âgé de 20 ans, a reconnu avoir jeté deux pierres et atteint une vitre avant du véhicule. Il a indiqué avoir agi avec la seconde personne interpellée puis affirmé qu’ils étaient quatre impliqués dans les violences commises à l’encontre des gendarmes. Il avait déjà été condamné en 2022 pour vol avec violence.
Le second mis en cause, âgé de 32 ans, a reconnu qu’il était bien présent lors du caillassage, mais il a contesté le jet de pierres en direction des gendarmes. Lui aussi a déjà été condamné, pour destruction par moyen dangereux.
“Un traitement judiciaire particulièrement ferme”
“Les investigations se poursuivent afin d’identifier et d'interpeller dans les meilleurs délais, les deux autres personnes mises en cause”, précise le procureur de la République, promettant “un traitement judiciaire particulièrement ferme”. À la hauteur de la gravité d’une agression “intolérable”, souligne-t-il, rappelant que la jeune gendarme “remplissait sa mission au service de la sécurité et de la protection des Calédoniens.”