Avenir institutionnel, relations tendues avec les non-indépendantistes, crise nickel … Le premier vice-président de l’Union calédonienne a partagé ses réflexions sur plusieurs sujets d’actualité lors du journal télévisé du 3 mars.
Un accord global avant de toucher au corps électoral
Il y a une semaine, une majorité de sénateurs votait en faveur du report des élections provinciales du Caillou, un préalable à la réforme constitutionnelle censée revoir le corps électoral du scrutin. Une première étape d’un long chemin parlementaire pour réformer les institutions du pays, qui déplaît fortement à l’UC. Fustigeant la méthode du gouvernement qui entretiendrait "une poudrière", le parti indépendantiste critique, par la même occasion, l’attitude des responsables Loyalistes et Rassemblement qui soutiennent ce que l’UC estime être un "passage en force du projet de loi constitutionnelle". Pour l’Union calédonienne, il n’est pas question de modifier le corps électoral avant de parvenir à un consensus. "Sur le corps électoral, nous avons toujours dit que nous ne le bougions pas, sans accord global sur l’avenir du pays " a-t-il lancé.
Un manque de respect de la part des Loyalistes et du Rassemblement ?
Interrogé sur la décision de l’UC de suspendre les discussions sur l’avenir du pays avec ses collègues Loyalistes et Rassemblement, Gilbert Tyuienon explique que le parti ressent un manque de respect de la part de ses opposants politiques. "On ne peut pas discuter avec des gens qui passent leur temps à nous accuser de tous les maux de la Nouvelle-Calédonie. (…) Nous disons qu’il faut arrêter la surenchère et les contrevérités. Exemple, à peine une manifestation se déroule dans Nouméa, qu’on nous accuse d’avoir saccagé la ville. On nous dit également que nous sommes à l’origine des soucis que connaissent les trois usines. Ces contrevérités ne vont pas dans le sens d’une recherche de l’intérêt général des Calédoniens. (…) Ce n’est pas comme ça que le pays avance. "
La Calédonie pas assez associée au sauvetage de la filière nickel
Autre sujet brûlant, le nickel dont l’UC suspecte Paris de vouloir récupérer les compétences en la matière. Selon lui, si l’Etat vient au chevet des opérateurs industriels, ce n’est pas pour sauver la Calédonie. Quelles seraient alors les motivations derrières les prêts accordés à la SLN et Prony resources ? Gilbert Tyuienon dit simplement regretter que les Calédoniens ne soient pas suffisamment associés aux discussions sur le sauvetage des usines. "La gouvernance des usines, celle de la SLN, Prony ou KNS, les élus de la NC n’ont pas grand chose à voir dedans. Nous, on apprend les choses. Donc, quand l’Etat veut intervenir, la moindre des choses est de partager les choses. Ça a été le sens du travail engagé avec les équipes de Bruno Le Maire [ministre de l'Economie], aux mois de décembre et janvier. C’est à dire des groupes de travail qui regardent comment chacun à son niveau peut apporter sa part au sauvetage des trois usines."
Enfin, concernant la signature du fameux pacte nickel, Gilbert Tyuienon assure que le gouvernement poursuit ses travaux avec les équipes parisienne. "C’est le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie qui dira si l’on va le signer ou pas" conclut-il. "Et je rajoute, peut-être avec avis du Congrès. Car si demain, il faut demander plus d’efforts aux Calédoniens, c’est le Congrès qui devra agir."