Le Medef peste à cause des retards dans l’approvisionnement des rayons des produits frais des grandes surfaces. Le syndicat met en cause les services de contrôle de la DAAF*. L’Etat estime dans ce dossier servir de bouc émissaire.
« C’est une situation inadmissible » fulmine le patron du Medef Stephane Lambert. Dans le collimateur de l’organisation depuis plusieurs semaines : les services de contrôle de la Direction de l'Alimentation de l’Agriculture et de la Forêt. Ils ont en effet la charge des contrôles sur les produits frais avant leur mise en rayon dans les supermarchés. Le Medef estime que faute de personnels en nombre adéquat, de flexibilité, bref d’une organisation efficace, l’administration porte préjudice au commerce. Les produits frais des conteneurs arrivés en fin de semaine doivent ainsi attendre le lundi avant d'être mis en rayon. Les marchandises dont il est question sont les produits végétaux. Ils doivent faire l’objet d’une inspection pour vérifier qu'il n’y a pas de nuisibles susceptibles de s’introduire sur le territoire.
L'Etat met en cause une dispersion des locaux pour le contrôle sanitaire
Dans ce dossier l’Etat accepte mal d’endosser sans broncher la responsabilité d’un dysfonctionnement qui provoquerait un retard de quelques jours alors même que la marchandise passe deux à trois semaines en conteneurs pour le transport. La préfecture rappelle habilement que c'est la tâche des gestionnaires des points d’entrée des produits – le port de Dégrad des Cannes, l’aéroport Félix Eboué, le bac de Saint-Laurent – de mettre à disposition des contrôleurs, des locaux aux normes, ce qui n’est pas le cas actuellement. Résultat, la marchandise est contrôlée directement dans une série d’entrepôts entre Cayenne, Saint-Laurent et Kourou, seize au total. Difficile de faire moins efficace. Elle plaide pour un point de contrôle unique, revendication commune au Medef pour le coup. Si l'on peut comprendre que le Medef interpelle l'Etat dans cette affaire, ce sont moins les contrôleurs qui devraient être visés que le Grand Port Maritime, désormais sous le giron de l'Etat et gestionnaire de Dégrad des Cannes.
*DAAF: direction de l'alimentation de l'agriculture et de la forêt.
Repères
- En 2014 2 394 lots ont été contrôlés par les servies de la DAAF.
- Seul 1,12% des lots étaient non conformes.
- Les 2/3 des produits végétaux passent par le port de Dégrad des Cannes, 27% l’aéroport Félix Eboué et 7% le bac de Saint-Laurent.