Il devait illustrer l'unité des élus à travailler sur les grandes problématiques qui concernent la Guadeloupe. La matinée de ce 18e Congrès a peiné à démontrer son unité, tant des voix discordantes se sont fait entendre ces derniers jours, et durant les premières heures de ce grand rassemblement.
Il faut dire qu'au lendemain des élections européennes et l'annonce, par le président de la République de la dissolution de l'Assembléen nationale, plusieurs voix s'étaient élevées afin de reporter ce Congrès...
Marie-Luce Penchard, vice-présidente du Conseil régional ou la Fédération du parti socialiste, avaient également appelé de leurs vœux un report...
Malgré plusieurs demandes de reports, le président du conseil départemental avait tranché, préférant maintenir le rendez-vous politique. Guy Losbar justifiait sa décision, en expliquant que le débat sur l’avenir de la Guadeloupe ne devait pas être pris en otage par les élections à venir.
En réponse, neuf partis autonomistes et indépendantistes avaient annoncé leur décision de ne pas y assister, déclarant rejeter le modèle des deux collectivités et aspirant à un autre projet pour la Guadeloupe, à savoir plus d’autonomie pour le territoire.
Et avant même le début de la séance, il se révélait mouvementé. D'abord, avec l'intrusion de membres du Collectif de Défense mobile, emmenés par Hubert Quiaba. Le CDM voulait rappeler des problématiques autour de terres. Le collectif s'est plusieurs fois exprimé sur le sujet et voulait faire entendre sa voix. Après discussions avec Guy Losbar, Hubert Quiaba a donc pu prendre la parole.
Ce sont donc 76 élus de Guadeloupe qui étaient présents, à Basse-Terre, ce matin pour un Congrès.
Au programme, quatre thèmes : le pouvoir normatif local, la répartition des compétences, la structure institutionnelle et l'hymne et les symboles de Guadeloupe.
Dès les premières prises de parole, l'appel au report a été largement évoqué. D'abord, par Guy Losbar. Dans son discours introductif, le président du Conseil départemental a expliqué pourquoi il était nécessaire de poursuivre les travaux. "C'est ici et maintenant qu'il nous appartient d'agir", s'est-il exclamé.
Le président du Congrès a ensuite exprimé sa volonté de rétablir la confiance des Guadeloupéens en ses élus. Et pour ce faire, la réponse doit être politique. Guy Losbar a ensuite détaillé sa volonté, notamment sur une fusion rapide des deux collectivités.
Ary Chalus, absent de marque, l'an dernier, a ensuite pris la parole, expliquant, lui aussi, qu'il avait plaidé pour le report de ce Congrès, "plus sage", selon lui. Mais, "par solidarité", a préféré se tenir auprès de Guy Losbar, pour "travailler ensemble".
Le président de Région, conscient de la "défiance des Guadeloupéens", notamment lors des élections européennes, a fait part de son souhait de co-construire avec la population.
Coup de théâtre des élus du groupe socialiste
Deux prises de parole prônant l'unité, malgré tout... Mais le groupe socialiste, désireux de reporter le Congrès et s'estimant victime d'un manque de considération a préféré quitter la salle des débats, après un discours de Bernard Guillaume, président du groupe Peyi Guadeloupe.
Pour le sénateur Victorin Lurel, les désaccords sur le fond et la forme ont conduit à cette décision.
Guy Losbar se défend en parlant de "posture politicienne" des membres du groupe socialiste.
Un coup d'éclat qui n'a pas empêché l'analyse des 153 propositions pour améliorer les politiques publiques.
L'économiste Sébastien Mathouraparsad est venu présenter ses conclusions quant à la fiscalité et la nécessité de conserver l'octroi de mer, mais également des propositions concernant la santé publique.
Puis, des préconisations dans les trois domaines des entreprises culturelles créatives, de l'économie sociale et solidaire et de l'économie du sport ont été détaillées aux élus.