C'est en pleine nuit que les faits ont eu lieu. Vers 2 heures, mardi (19 novembre 2024) des policiers ont intercepté un camion et un minibus transportant des membres de gangs à Pétion-Ville, une zone aisée de la banlieue de Port-au-Prince, et dans le centre de la capitale, a déclaré à l'AFP le porte-parole adjoint de la Police nationale d'Haïti (PNH), Lionel Lazarre.
Un face-à-face qui s'est transformé en fusillade. La police a ouvert le feu sur les membres des gangs, tuant 10 d'entre eux, selon cette même source. Forcés de s'enfuir, les autres ont été poursuivis puis tués par des habitants, organisés en groupes d'autodéfense, et des policiers.
Depuis la semaine passée, Port-au-Prince fait face à une nouvelle flambée de violences provoquées par "Viv Ansanm" (Vivre ensemble), l'alliance de gangs formée en février qui est parvenue à renverser le Premier ministre Ariel Henry.
Cette coalition a lancé ces dernières heures une attaque contre Pétion-Ville et d'autres quartiers de Port-au-Prince comme Bourdon et Canapé Vert, après un appel lancé sur les réseaux sociaux par l'un de ses leaders, Jimmy Chérizier, alias "Barbecue".
"Nous exigeons la démission du Conseil présidentiel de transition (CPT). La coalition Viv ansanm va utiliser tous ses moyens pour parvenir au départ du CPT", a-t-il déclaré lundi soir.
Ces violences ont lieu dans un contexte de crise politique, marquée par le limogeage le 10 novembre par le CPT du Premier ministre, Garry Conille, qui a été remplacé par l'homme d'affaires Alix Didier Fils-Aimé.
Haïti pâtit depuis longtemps des violences de bandes criminelles, accusées de nombreux meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon.
Dans la capitale, les rues étaient presque désertes mardi, après que la police et la population ont érigé des barricades dans plusieurs quartiers pour stopper l'offensive des gangs.
La capitale, Port-au-Prince, est également quasi coupée du reste du monde après la décision du régulateur américain de l'aviation (FAA) d'interdire les vols commerciaux des compagnies américaines vers Haïti.
Plus de 20 000 personnes ont été déplacées en quatre jours dans la capitale haïtienne, a indiqué samedi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).