Fernande Bellaire, Directrice de la Maison de la citoyenneté de Pointe-à-Pitre
Inès Marinho
Pour marquer ce rendez-vous, depuis 8h ce lundi matin, la Maison de la citoyenneté de Pointe-à-Pitre propose,des prestations présentées par les écoles primaires de Pointe-à-Pitre, des Abymes et de Baie-Mahault sur la place de l’hôtel de Ville de Pointe-à-Pître
On notera aussi que ce jour a été l'occasion pour le Défenseur des Droits, Jacques Toubon, d'appeler à une profonde réforme de l'éducation sexuelle des enfants en France. Dans un entretien accordé au journal La Croix, il précise que :
La mise en place de cette formation, obligatoire depuis quinze ans, est très lacunaire. Ainsi, un quart des établissements avouent ne pas proposer du tout d’éducation sexuelle. D’autre part, quand celle-ci est dispensée, elle reste très orientée vers l’information à caractère sanitaire. Beaucoup d’adolescents ne voient de la sexualité que les situations pathologiques : lutte contre le VIH, etc. Nous appelons à proposer une éducation de base qui présenterait tous les aspects psychologiques, sociaux affectifs et reproductifs. J’insiste sur le fait que les parents doivent être associés à l’organisation de cet enseignement.
"Rien n’est plus important que de bâtir un monde dans lequel tous nos enfants auront la possibilité de réaliser pleinement leur potentiel et de grandir en bonne santé, dans la paix et dans la dignité." Kofi A. Annan, secrétaire général de l’Organisation des Nations UniesCette réforme est urgente. On le voit bien aujourd’hui avec le scandale du harcèlement. Il faut mener un travail afin de déconstruire les préjugés et détruire l’idée que la domination des hommes sur les femmes serait un état de nature. L’éducation à la sexualité doit donc permettre de donner accès aux informations utiles à la vie de chacun tout en participant à la construction d’une société dans laquelle l’égalité des femmes et des hommes sera naturelle et réelle.
C'est en 1996 que le Parlement français a décidé de faire du 20 novembre la "Journée Mondiale de défense et de promotion des droits de l'enfant" (loi 96/296 du 9 avril 1996). Cette journée internationale est un moment privilégié pour se rendre compte des nombreuses injustices perpétrées contre les enfants dans le monde. Elle tente aussi de faire valoir la convention internationale des droits de l'enfant de 1989.
Une convention et des droits
La Convention Internationale des Droits de l'Enfant est un texte de 54 articles, adoptée par les Nations Unies le 20 novembre 1989. Elle affirme qu'un enfant n'est pas seulement un être fragile qu'il faut protéger mais que c'est une personne qui a le droit d'être éduqué, soigné, protégé, quel que soit l'endroit du monde où il est né. Et aussi qu'il a le droit de s'amuser, d'apprendre et de s'exprimer. Elle a été ratifiée par 191 pays sur 193. Seuls la Somalie et les États Unis ont refusé de s'engager.
Ce texte est très important, mais pas suffisant : il reste beaucoup à faire pour faire des droits des enfants une réalité. Les droits ne sont réels que dans la mesure où ils sont mis en pratique, pour les enfants comme pour tous. Promouvoir les droits des enfants, c'est tout d'abord créer les conditions sociales, économiques et culturelles afin que tous puissent y accéder. C'est à ce prix que les droits de l'enfant seront véritablement respectés.
L'UNESCO a toujours accordé une place significative à l'enfant au sein de ses programmes et de ses activités, qui visent notamment au développement optimal de la personnalité dès la petite enfance, au progrès social, moral, culturel et économique de la communauté, à l'appréciation des identités et valeurs culturelles, et à la sensibilisation au respect des droits et des libertés fondamentales.
Notez aussi que, à l’occasion de la journée anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant, le Conseil supérieur de l’audiovisuel, qui a pour mission de protéger le jeune public, lance, ce lundi 20 novembre 2017, sa campagne sur la signalétique jeunesse. Affichant les pictogrammes -10 (ans), -12, -16, -18, celle-ci a pour objet d’indiquer aux téléspectateurs la catégorie d’âge pour laquelle le visionnage est déconseillé.
Deux slogans sont mis en exergue : « Les images violentes on doit les éviter, sinon il faut en parler » et « Les images choquantes on doit les éviter, sinon il faut en parler », plaçant ainsi le dialogue au cœur de son message et invitant le jeune public à un échange sur les images visionnées.
Toutes les chaînes de télévision vont diffuser, notamment aux heures de grande écoute, la campagne de sensibilisation à la protection du jeune public, produite par le CSA
Enfin, ce 20 novembre 2017 est aussi le jour où le défenseur des droits rend son rapport annuel sur les droits de l'enfant
On retiendra ce qu'il préconise en matière de droit à la santé pour les enfants :
Ce que prône le rapport en matière de droit à la santé des enfants
■ Pour les enfants malades. Création d’un droit à la présence parentale dans les hôpitaux afin d’améliorer l’accueil des parents d’enfant malades hospitalisés.
■ Pour les enfants handicapés. Reconnaître le droit à l’éducation inclusive en milieu scolaire ordinaire. Assurer la prise en charge intégrale des frais afférents au suivi médical des enfants handicapés, y compris lorsque ce suivi est effectué hors de l’hôpital.
■ Pour les enfants intersexes, c’est-à-dire qui naissent selon le langage courant « hermaphrodites ». Assurer qu’aucun enfant ne soit soumis à des actes chirurgicaux ou à des traitements qui ne sont pas nécessaires.