Carburant : annoncé à la baisse, il est en hausse en Guadeloupe

C’est un imbroglio complet. Partout ailleurs, le prix des carburants est annoncé à la baisse. Le gouvernement a joué sur l’effet d’annonce :  jusqu’à -6 centimes du litre. La baisse a été jugée insuffisante.
Mais en Guadeloupe, rien de tout cela, les prix sont en hausse.

C’est la mauvaise surprise de la rentrée. Un carburant partout ailleurs en France annoncé à la baisse et taxé à la hausse en Guadeloupe. Le dernier barème de la Préfecture font état de prix pour le moins difficiles à comprendre, entrés en vigueur au 11 septembre à 00h :

- Super sans plomb 1,62 €/l soit +2cts/l par rapport à Août 2012 (1,60 €/l)
- Gazole route 1,44 €/l stable par rapport à juillet 2012 (1,44 €/l)
- Gazole non routier 1,14 €/l soit +6cts/l par rapport à juillet 2012 (1,08 €/l)

Une augmentation qui intervient également pour les bouteilles de gaz où l’on note 68cts d’euro de plus :
Pour la bouteille de gaz de pétrole liquéfié de 12,5 kg, le prix maximum est fixé à 21,95€ au lieu de 21,27€ en août 2012, soit une hausse de 68 cts d’euro.

Le métier de pompiste pointé

L’augmentation du prix des carburants est pour le moins opaque pour les utilisateurs, même si la préfecture, tente de l’expliquer : «  Cette hausse s’explique essentiellement par des tensions géopolitiques qui affectent le marché au niveau international et notamment la baisse significative des exportations iraniennes ainsi que la baisse de la production norvégienne  ».

D’autre part, le métier de pompiste est pointé dans le communiqué préfectoral, comme facteur pouvant expliquer le prix élevé du carburant en Guadeloupe : «  Il est à préciser qu’en France métropolitaine, la quasi-totalité des stations-services ne dispose pas de pompistes et, par ailleurs, celles dépendant des grandes surfaces de distribution alimentaire font du carburant un produit d’appel qui, à ce titre, est vendu pratiquement sans marge. A l’inverse, toutes les stations de Guadeloupe fonctionnent avec du personnel sur les pistes (plus d’un millier), participant ainsi à un équilibre social qu’il convient de préserver dans une conjoncture difficile en terme d’emplois. L’observatoire des prix et des revenus a été informé de ces évolutions  ».

Reste à s’interroger sur la hausse régulière du carburant, une montée du prix qui semble inexorable, mois après mois, dans une Guadeloupe où les transports en commun (routiers ou maritimes) sont quasiment inexistants et où le portefeuille des consommateurs, au moment de la rentrée, est particulièrement sollicité. Dans ce contexte, le projet de Loi contre la vie chère du Ministre des Outremers est attendu, même si, déjà, de nombreuses critiques se sont élevées.


Réaction du LKP

Dans un communiqué, appelant à la mobilisation, le Lyannaj Kont Pwofitasyon (LKP)réagit à la hausse du carburant, fustigeant le gouvernement et plus particulièrement le Ministre des Outremers. Le LKP se livre à une sévère critique de la loi contre la vie chère, qui sera présentée par Victorin Lurel et donne son avis sur la hausse des prix du carburant :

"(…) LKP observe avec consternation les contorsions du ministre des “outre-mer” quant à la problématique du prix des carburants en Guadeloupe. Alors qu’il n’a eu de cesse de réclamer un gel total des prix pour 6 mois et de stigmatiser les compagnies pétrolières et la SARA lorsqu’il était dans l’opposition, le ministre en exercice ose instaurer une baisse temporaire pour 3 mois, financée en grande partie par des fonds publics et dont le premier résultat est d’aboutir à une augmentation du prix du litre de super de 1 voire 2 centimes et de plus de 60 centimes sur la bouteille de gaz. Victorin LUREL est l’inventeur génial de la baisse des prix qui augmente les prix. Gloire à lui !"