La fin du conflit de Troubiran en Guyane, marque la naissance de l'Université de Guyane, au plus tôt en 2015. De fait, l'existence de l'Université des Antilles et de la Guyane est chamboulée. Y aura-t-il une université des Antilles ou une de la Guadeloupe et une autre de la Martinique ?
UA-G
L’université des Antilles et de la Guyane a vécu. Aujourd’hui, l’Université de la Guyane a été décidée, réclamée par les Guyanais durant plus d’un mois de grève, elle est –c’est fait-, actée par un protocole de fin de conflit signé hier, à la Préfecture de la Guyane.L’éclatement de l’UA –G est le signe d’une nouvelle ère de gouvernance pour l’Université –désormais- des seules Antilles. Comment pourrait-il en être autrement ? Basée sur l’administration de 3 Pôles différents : Guadeloupe, Martinique, Guyane, l’Université des Antilles et de la Guyane voit les fondements même de son existence renversés. Demain, mercredi, la présidente de l’ancienne UAG, Corine Mencé-Caster, s’exprimera en Assemblée Générale à Fouillole, le devenir de l’Université des Antilles sera forcément examiné.
Université Léon Gontran Damas ?
Le protocole d’accord de fin de conflit signé en Guyane, accorde 100% des revendications des Guyanais. Ainsi, l’Université de la Guyane sera crée au plus tôt, ainsi que l’intersyndicale des grévistes le réclamait. Dès 2015, il pourrait y avoir, par exemple, la naissance de « L’université Léon Gontran Damas de Guyane », si tant est que l’universitaire que Damas a été, soit choisi comme éponyme.Aucune sanction et tout plein de postes
Contre les grévistes, aucune sanction ne sera retenue par l’Administratrice provisoire qui a en charge justement, la préparation administrative et fonctionnelle de la nouvelle université. En Guyane, après la liesse de la signature de fin de contrat hier, les barrages sont levés et les cours doivent reprendre dès aujourd’hui.Autre fait marquant du protocole, 20 à 30 emplois d’enseignants seront créés, de même pour les personnels BIATSS.
Et en Guadeloupe ?
En Guadeloupe, des voix s’élèvent pour s’interroger sur le nouveau mode de fonctionnement de l’université. Se dirige-t-on vers une université unique des Antilles ou vers 2 universités distinctes ? Lors des discussions, l’autonomie plus grande de la Guadeloupe est réclamée. Il apparaît qu’en Guadeloupe aussi, un rattrapage est demandé, pour équilibrer les forces. Ainsi, dans une lettre ouverte à la communauté universitaire, Alex Méril, doyen de la faculté des Sciences Exactes et Naturelles, s’interroge-t-il sur la façon dont les 30 nouveaux postes d’enseignants de la Guyane seront trouvés. Il craint qu’il n’y ait qu’un redéploiement de postes interpôles et précise : « L’état doit prendre toutes ses responsabilités et apporter le soutien en moyens (postes et finances) dont a besoin la Guyane ».
Le Département de Lettres de Saint-Claude en déséquilibre grave
Exemple flagrant de déséquilibre entre les différentes instances de l’UAG, avec le Département Pluridisciplinaire de Saint-Claude qui marque un net déficit de postes d’administratifs, de techniciens et d’enseignants-chercheurs en Lettres, Langues et Histoire. Le DPLSH fonctionne depuis presque 10 ans, avec beaucoup de bonne volonté d'un personnel qui, de façon générale, va au-delà de ses attributions. Mais cette année, il y a danger, car les effectifs de techniciens/administratifs et d'enseignants nécessitent des renforts d'urgence pour le second semestre. Là également, le doyen de la faculté des Sciences, Alex Méril, tire la sonnette d’alarme : « En ce qui concerne la Guadeloupe, nous avons plus que jamais besoin de postes pour renforcer les secteurs suivants : UFR des Sciences Médicales, DPLSH, IPAG, diplôme d’ingénieur (à court terme création d’une Ecole d’Ingénieur), IEP ».
La Présidente intervient
En ce moment de crise ouverte, Corine Mencé-Caster interviendra demain, mercredi 13 novembre à Fouillole à 1Oh, en assemblée générale, sur la situation de l’UAG. Cette rencontre sera très certainement l’occasion d’un débat et la mise sur table des arguments pour ou contre l’université de Guadeloupe de plein exercice. En tout état de cause, les disparités que connaissent certains départements seront au moins abordées. Voici la lettre ouverte d'Alex Méril à la communauté universitaire :