27 mai 1848, une date historique pour un archipel qui ignore son histoire

Ouvrage sur l'histoire de l'esclavage aux Antilles
Ce jour du 27 mai est un jour de commémoration en Guadeloupe. Pour autant, l'histoire, et singulièrement celle de l’esclavage, reste fort méconnue et sujette à toutes les interprétations. Aujourd'hui encore, si l'histoire de l'esclavage est intégrée aux manuels scolaires depuis seulement les années 2000, son enseignement reste, selon l’historien René Bélénus, encore trop superficiel.

Commémorer c'est d'abord faire mémoire d'un évènement, d'un fait, d'une époque. Pourtant, faire mémoire nécessite de connaitre parfaitement l'objet de cette mémoire. C'est la première raison d'une commémoration. Elle vise en effet à rassembler les personnes autour du souvenir entretenu du fait ou de l'époque dont on veut se souvenir.

Mais plus l'on s'éloigne de l'évènement dans le temps et dans l'espace et moins le souvenir est précis. Intervient alors les scories de la mémoire que les émotions et les partis pris contribuent  à éroder ou enrichir, c'est selon, non pas de faits réels mais surtout d'impressions personnelles ou collectives.

Et de fait, après les années d'ignorance et d'orientations historiques, la Guadeloupe a connu au début du XXI ème siècle un temps favorable pour l'enseignement de sa propre histoire. Mais l'effort des pionniers a souvent manqué de volontaires pour reprendre le flambeau.

©Guadeloupe

Et l'historien continue de militer pour que cet enseignement soit une cause commune pour que la transmission s'enracine dans les jeunes mémoires.

Certes, cette année encore, les manifestations commémoratives ne manqueront pas. Chacun y mettra sa manière de voir les choses, son orientation aussi. Mais il faudra aussi espérer que l'histoire non galvodée est elle aussi sa place dans cette effort de mémoire. Seule manière de faire que le mot "commémoration" veuille encore dire quelque chose le 27 mai en Guadeloupe