À cent jours des élections européennes, l’incertitude totale est de mise

Le Parlement européen à Strasbourg.
Quelle sera la dynamique de la campagne pour le renouvellement du Parlement européen, du 6 au 9 juin 2024 ? Qui sortira en tête en Guadeloupe, en Martinique, en Outre-mer et en France ? L’heure n’est pas encore aux pronostics fiables.

Qui deviendra député européen ? La réponse à cette question tient en l’intensité de la campagne électorale à venir, au nombre de listes qui seront en présence et au taux de participation. À ce stade, il est rigoureusement impossible d‘émettre le moindre pronostic.

Les 81 députés français, sur les 720 qui vont composer le futur Parlement siégeant à Strasbourg, sont loin d’être choisis. Ne serait-ce que parce que les listes des candidatures ne sont pas encore stabilisées.

L’incertitude est encore plus prégnante dans les collectivités d’outre-mer. Le Parlement accueillera-t-il cette année des personnalités natives de nos territoires ? Pour cela, il est impératif qu’elles soient situées en position éligible. Ce qui n’est pas écrit dans le marbre.

Trois députés d’outre-mer seulement

Dans le Parlement sortant, nous comptons un Réunionnais, Stéphane Bijoux, élu sur la liste Renaissance. Il a été rejoint l’année dernière par le Martiniquais Max Orville, du même groupe politique. Il faut mentionner aussi la Guadeloupéenne Maxette Pirbakas, à l'époque élue du Rassemblement national, puis à Reconquête et désormais qui siège chez les non-inscrits.

L‘autre incertitude tient en la participation électorale. Elle est habituellement basse dans les collectivités d’outre-mer. En 2019, nous comptions 15% de votants en Martinique. La proportion était de 14% en Guadeloupe, 13% en Guyane et 31% à la Réunion. La participation globale sur toute la France s’élevait à 51%, équivalente à la moyenne européenne.

Cette année-là, en Guadeloupe la liste du Rassemblement national était arrivée en tête devant celle de Renaissance, soutenue par le président Macron Renaissance qui avait ravi le plus grand nombre de suffrages en Martinique, elle devançait légèrement celles du Rassemblement national et de la France insoumise. À l’échelle de la France entière, le RN sortait en tête devant Renaissance et Europe Ecologie.

Vu le climat politique actuel, bien malin qui dira comment cette campagne va s’articuler et quels seront les résultats. Bien malin aussi celui qui peut prédire la mobilisation de la population pour une élection perçue comme peu intéressante chez nous. Or, formidable paradoxe, nous sommes partie intégrante de cette Europe depuis la création du marché commun en mars 1957.