Pour le Premier ministre, pas question de revenir sur l'obligation vaccinale, mais une instance de dialogue mise en place en Guadeloupe

Réunion de crise à Matignon le 22 novembre, suite aux violences en Guadeloupe.
Ce lundi 22 novembre, le Premier ministre Jean Castex s’entretenait avec les élus de Guadeloupe pour faire le point sur la grève générale qui secoue le département depuis une semaine.

Le Premier ministre Jean Castex, en distanciel, étant cas contact, accompagné du ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu et du ministre de la Santé Olivier Véran, a reçu ce lundi 22 novembre, des élus de Guadeloupe afin, de leur permettre "d'exposer leur analyse de la situation sur place". 

C'est en visioconférence que le préfet, Alexandre Rochatte, Ary Chalus, président de Région, Guy Losbar, représentant le Département et la sénatrice Hélène Vainqueur-Christophe, ont assisté à cette rencontre très attendue. 

Les autres élus invités à cette concertation étaient présents à Paris. Les parlementaires Victorin Lurel, Max Mathiasin, Olivier Serva, Justine Benin, Victoire Jasmin et Dominique Théophile, ainsi que le président de l'association des maires de Guadeloupe Jocelyn Sapotille et le maire de Capesterre-Belle-Eau Jean-Philippe Courtois se sont rendus à Matignon, à 18 heures (heure de Paris).  

"La priorité doit être au retour au calme"

Au terme de plus de deux heures de discussions, Jean Castex, s'est exprimé, condamnant d'emblée les faits d'une "particulière gravité" qui ont eu lieu dans le département, ces derniers jours. Le Premier ministre a ensuite assuré de son soutien la population guadeloupéenne, avant de pointer du doigt ceux "qui se servent de la crise sanitaire comme d'un prétexte". 

Il a ensuite indiqué qu'à ce jour, 1 400 professionnels de santé se sont "soustraits" à l'obligation vaccinale. 

Jean Castex n'a pas manqué de rappeler qu'il avait envoyé des renforts sur l'île, afin de rétablir "l'ordre républicain".

J'en appelle désormais au calme et à la responsabilité.

Jean Castex, Premier ministre

 

Sans passer par quatre chemins, le Premier ministre a annoncé qu'il n'était pas question en Guadeloupe ou ailleurs de revenir sur l'obligation vaccinale pour les personnels soignants et les sapeurs-pompiers, représentant "les personnes tout particulièrement exposées aux risques engendrés par la covid et qui travaillent au quotidien au contact de personnes fragiles ou vulnérables". 

Face aux craintes et au refus des soignants, Jean Castex veut faire preuve de pédagogie. Il a d'ailleurs salué le "travail effectué par les équipes locales", puisque 85% des professionnels de santé sont désormais vaccinés, chez nous. 

De sa rencontre avec les élus, il s'est dit satisfait des échanges, affirmant que tous avaient convenu que la priorité était désormais le retour au calme. 

Une instance pour accompagner et convaincre

Le chef de file du gouvernement a ensuite expliqué qu'un dialogue serait engagé "pour entendre et comprendre nos concitoyens qui s'interrogent de bonne foi", annonçant par la même occasion la création d'une instance "pour convaincre et accompagner individuellement, humainement", les personnels n'étant pas encore vaccinés. 

Le Premier ministre a souhaité aussi s'adresser aux sapeurs-pompiers, notamment les pompiers volontaires. 

Une mission du ministère de l'Intérieur arrivera en Guadeloupe dès demain pour examiner avec eux "les moyens pour permettre les conditions de déploiement de l'obligation vaccinale."

Enfin, Jean Castex a demandé au ministre des Outre-mer de poursuivre le dialogue avec les élus et forces vives du territoire qui sont pleinement engagés pour le retour au calme. Avec comme but de gérer les conséquences de la crise et favoriser la relance de l'emploi et de l'activité en Guadeloupe.  

A (re) voir la déclaration de Jean Castex, à l'issue de son entretien avec les élus guadeloupéens :