Après cinq jours de débats houleux, l'Assemblée nationale adopte le projet de loi sur le pouvoir d'achat

L'Assemblée nationale le 19 juillet 2022 à Paris
Le texte, qui prévoit une série de mesures destinées à combattre les effets de l'inflation, a été adopté à une large majorité, au grand dam des députés de l'opposition qui estiment la loi inadaptée à la situation sociale. En Guadeloupe, sans aucun fatalisme, les consommateurs font déjà contre mauvaises fortunes bon cœur.

Bien loin des préoccupations des parlementaires, les consommateurs guadeloupéens font face comme ils le peuvent à la montée des prix qu'ils subissent de plein fouet. Pour autant, pas question de vivre autrement. Il faut seulement regarder de plus près toutes les sources de dépenses et en premier lieu, le carburant.

©Guadeloupe

C'est donc en tenant compte de ces circonstances qui n'ont de cesse de s'aggraver que les députés ont accordé leur vote au texte proposé par le gouvernement .

Le projet de loi sur le pouvoir d'achat a été adopté, ce vendredi 22 juillet, au petit matin, par l'Assemblée nationale. Après une nuit de discussions, le texte composé d'une vingtaine d'articles a été adopté en première lecture avec 341 voix pour, 116 contre et 21 abstentions, au terme de cinq jours de débats parfois houleux.

La majorité a bénéficié de l'apport des voix de députés des Républicains et du Rassemblement national, qui ont salué certaines mesures allant "dans le bon sens", tandis que les élus de gauche dénonçaient un texte s'apparentant à une "déclaration de guerre aux salaires".

Parmi eux, le député de la 4ème circonscription de la Guadeloupe Elie Califer a réagi ainsi :

...Cette loi n’est, en réalité, qu’un texte d’esbrouffes et de désillusions. Alors que nous proposions d’augmenter le SMIC à 1500 euros et d’organiser une conférence nationale sur les salaires, le Gouvernement a continuellement esquivé cette question de la juste et digne rémunération du travail pour lui préférer la mise en place d’une « prime » ou de « chèques » sporadiques. Alors que, singulièrement outre-mer, la question du niveau des prix et du contrôle des situations de rentes sont prégnantes, je regrette que la procédure législative nous ait collectivement empêchés de discuter d’amendements sur le bouclier qualité prix, sur les prix du fret ou encore sur le blocage des prix qui auraient pu permettre à de nombreuses familles de sortir la tête de l’eau.

Elie Califer, député de la 4ème circonscription de la Guadeloupe

Ce texte, qui faisait figure de test pour l'exécutif, privé de majorité absolue à l'Assemblée, est censé répondre à l'inflation comme à la crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine. Il doit à présent être complété par un projet de loi de finances rectificatives dont l'examen a débuté ce vendredi avec, au menu, des mesures très contestées comme la suppression de la redevance audiovisuelle.