Associations carnavalesques et mouvements culturels appréhendent différemment la saison carnavalesque 2021

Malgré l'annulation des festivités carnavalesques, plusieurs mouvements culturels entendent bien mener à bien leurs animations. Akiyo poursuit ses préparatifs, Voukoum, de son côté n'a pas l'intention de débouler cette année... 
 
En 2009, lors de la mobilisation du Lyannaj kont Pwofitasyon, la Guadeloupe, tournée vers des revendications du quotidien n'avait pas eu de carnaval. La saison 2020 a eu lieu de justesse, le confinement n'intervenant qu'après le Mercredi des Cendres, en mars dernier. Mais,comme en 2009, l'année 2021, crise du coronavirus oblige, sera sans défilé dans les rues du département.

Alors qu'il était resté prudent au sujet du carnaval 2021 lors de sa dernière prise de parole, Alexandre Rochatte, le 10 novembre, lors de son point presse hebdomadaire, s'est montré, cette fois, plus catégorique. "L'ensemble des élus est convergent avec nous. Il paraît clair que nous ne serons pas en mesure d'organiser un carnaval tel qu'on le connaît d'habitude." La manifestation, à ce point de l'épidémie, est suceptible de créer une nouvelle vague de contaminations.
 

Akiyo se prépare comme d'habitude

En effet, une telle manifestation avec du public en nombre, serait contraire aux recommandations de distanciation sociale. Alexandre Rochatte a confirmé qu'il allait rencontrer les associations carnavalesques, pour entamer le dialogue.
Pour le mouvement culturel Akiyo, la saison se prépare, même si le doute plane quant aux formes que pourraient prendre ce carnaval 2021. Pour Guillaine Boucher, la présidente d'Akiyo, il est important que les choses se fassent comme d'habitude. Le conseil d'administration du groupe à po continue de travailler, notamment sur les thèmes de l'année. Il est nécessaire selon elle de ne pas perdre tous les repères. 
Elle est interrogée par Pascal Pétrine : 
 

Un véritable manque à gagner pour les associations

Malgré la compréhension collective, c'est une réelle catastrophe pour le monde des associations carnavalesques. Beaucoup d'entre elles ont des permanents et des loyers à payer pour leurs locaux. Et la question que se pose tous les présidents de groupes, comment demander des subventions municipales ou territoriales, quand il n'y a plus de carnaval ?
A Basse-Terre, le maire, André Atallah a reçu les associations carnavalesques. Pas de promesse, mais il l'assure, la municipalité va apporter un soutien aux groupes du chef-lieu.

André Atallah, maire de Basse-Terre, interrogé par Ronan Ponnet

 

Un retour aux sources pour Voukoum

Oubliés les traditionnels défilés du dimanche et des jours gras, des associations ont d'autres idées en tête : un retour aux sources et des actions pédagogiques. Voukoum, à Basse-Terre, a d'ores et déjà annoncé son intention de ne pas débouler. Le groupe à po qui ne se voit pas comme une association carnavalesque, mais plutôt comme un mouvement culturel créole n'a pas attendu les recommandations de la préfecture. 

Fred Démétrius, responsable de la communication de Voukoum, interrogé par Ronan Ponnet

Tandis que d'autres groupes carnavalesques espèrent pouvoir proposer une parade uniquement télévisée. Ce serait une première en Guadeloupe.