L'appel au secours des communes victimes des sargasses

Le port de Terre de Bas (Les Saintes)
Avec l'arrivée de nouveaux bancs de sargasses, les rivages de l'Archipel guadeloupéen sont peu à peu asphyxiés par ses algues. Les ports de Terre de Bas et Capesterre de Marie-Galante sont inaccessibles. Goyave pour sa part envisage la fermeture de l'école de Christophe
De la Désirade à la Côte-au-Vent, en passant par Marie-Galante et Terre-de-Bas, les sargasses sont partout et pourrissent la vie des résidents et des entreprises. Parmi les communes qui souffrent le plus en ce moment, il y a Capesterre-de-Marie-Galante. L’odeur des algues en putréfaction y est omniprésente, à tel point que la commune est quasiment désertée par les visiteurs. Et fuie aussi par une partie des habitants. Rester ou partir ? Le maire, Marlène Miraculeux-Bourgeoix fait le tour de ses administrés pour savoir s’ils peuvent quitter les zones exposées. 

Franck Aristide Guadeloupe La 1ère


Les sargasses empoisonnent la vie des zones littorales où elles s’échouent : la vie de ceux qui habitent sur ces côtes, celle des entreprises, mais aussi celle des établissements scolaires exposés. C’est le cas à Goyave de l’école de Christophe, située à proximité de la mer. Les enfants et le personnel subissent au quotidien les nuisances provoquées par ces algues (certains tombent malades, à cause des émanations de gaz), sans parler des effets nocifs sur les matériels (informatique notamment). Impossible de procéder à l’enlèvement quotidien des sargasses. C’est pourquoi le maire et son conseil envisagent d’évacuer l’établissement, la semaine prochaine, vers l’école de la ZAC de l’Aiguille dans un premier temps, avant d’organiser la répartition, vers les différents établissements de la commune, des 94 élèves et des personnels (soit 110 personnes au total). Les parents d’élèves sont conviés à une réunion d’information ce soir.

Ferdy Louisy, le maire de Goyave

La réunion d’information se tient à 18h ce soir à la salle de délibérations de l’Hôtel de Ville de Goyave. Et la décision de délocalisation devrait être prise d’ici vendredi avec le rectorat. En revanche, pas d’annonce d’évacuation au lycée des Droits de l’Homme à Petit-Bourg. Quelques élèves étaient rassemblés ce matin, inquiets de sentir les mauvaises odeurs qui émanent des sargasses. Mais pas de quoi prendre des dispositions d’évacuation, selon l’administration.
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A Terre-de-Bas, le port de l’Anse du Mûrier était une nouvelle fois impraticable hier, à la suite de l’échouage massif d’algues dans la nuit de lundi à mardi. Aucun bateau (de transport de passagers, de marchandises ou de pêche) ne pouvait ni entrer, ni sortir. Des travaux d’enlèvement ont donc été effectués (notamment avec les moyens du Département) pour permettre de désenclaver l’île. Des aides financières vont par ailleurs être débloquées par l’Etat et la Région pour acheter du matériel d’enlèvement. Mais la municipalité et le Conseil départemental préfèrent investir ces fonds dans des solutions plus durables : en mettant en place par exemple des barrages flottants, pour bloquer les algues en mer.

Emmanuel Duval, le maire de Terre de Bas

Les efforts de la municipalité, appuyée financièrement par le département, la région et l’Etat, ont permis de désenclaver la petite île. Et d’envisager des solutions pérennes car le problème risque de se reproduire. 

Emmanuel Duval, le maire de Terre de Bas

Le plan d'urgence annoncé par l'Etat il y a quelques jours, intègre le renforcement du dispositif de surveillance des algues brunes. 24 capteurs seront prochainement déployés.
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