Rifflet, La Perle, Grande Anse... à ces noms de plages de la côte Nord-Ouest de la Guadeloupe, on pense autant aux paysages idylliques qu’aux vagues parfois énormes. Ces dernières inspirent de la crainte, à qui sait reconnaitre le danger. Mais, sous le soleil et aux abords du sable chaud, l’eau claire et profonde attire aussi.
Et il arrive que des drames surviennent, comme le 1er mai 2023, où deux garçons de 13 et 23 ans ont perdu la vie, victimes de noyades.
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Pour assurer la sécurité des baigneurs, la ville de Deshaies tente de trouver des solutions.
Attention, plages dangereuses !
La baignade sur plusieurs plages du Nord Basse-Terre nécessite d’être un bon nageur, de prendre des précautions. Et il faut savoir s'abstenir quand les conditions ne sont pas propices.
Déjà, la profondeur peut surprendre, sitôt entré dans l’eau.
La houle, par ailleurs, lorsqu’elle est orientée Nord ou Nord-Est, vient s’écraser sur les rivages et, en l’absence de barrière de corail, n’est pas atténuée. Ce phénomène dit de "short break" est redoutable.
Enfin, le courant maritime a tendance à entrainer les personnes vers le large. Il semble que ce soit ce scénario qui ait piégé les deux victimes du début de semaine.
Comment assurer la sécurité des baigneurs ?
La ville de Deshaies a répertorié sept sites exposés à ces risques, tous très fréquentés, tant par la population locale que par les touristes. La commune, victime de son succès, n’entend pas rester inactive, sur la question de sécurisation de ce public.
La signalétique installée à l’entrée de ces spots avertit du danger et prévient que la baignade est non-surveillée.
Il n’est pas rare que des mesures d’interdiction de baignade soient prises. Dès lors, des agents municipaux sont chargés de relayer ses consignes, en sillonnant les plages ; ils se heurtent souvent à une forme d’incivilité de la part de certains usagers qui veulent aller dans l’eau, coûte que coûte.
Pour aller plus loin, la mairie réfléchit à l’option de la surveillance des lieux par des maîtres-nageurs. Mais elle se heurte au coût financier d’un tel dispositif et aux difficultés liées aux assurances.
Il faut aussi rappeler que, selon une étude épidémiologique réalisée dans le cadre d’un mémoire de thèse en médecine, entre 2015 et 2017, en Guadeloupe, un défaut de surveillance est à l’origine de 56% des cas de noyade infantile, concernant des enfants de moins de 13 ans.
L’apprentissage de la natation en milieu scolaire est donc aussi un levier essentiel, dans ce combat qui ne peut se résumer à la seule surveillance des sites.