Une rencontre s’est tenue ce lundi matin (18 mars 2024) en préfecture, à Basse-Terre, entre le directeur de cabinet du préfet, la Région Guadeloupe, les gérants de l’hôtel Fort Royal (l’entreprise suédoise Langley) et les membres du LCDM (Le Collectif de défense mobile).
Ces derniers dénoncent l’absence d’employés guadeloupéens à des postes à responsabilité, au sein du complexe hôtelier qui se situe à Deshaies. Quelques salariés locaux seraient embauchés en contrat à durée déterminée (CDD), à des postes de subalternes (femmes de chambre, personnel de cuisine...), mais les reines seraient laissées à des ressortissants Suédois. Autre grief exprimé par LCDM : les stagiaires du territoire ne sont pas accueillis sur place.
Samedi dernier, ces militants ont envahi le site, pour se faire entendre ; ce n’était pas la première fois. Ce fut l’occasion pour eux de produire des vidéos, à partager sur les réseaux sociaux.
La réunion du jour, à l’initiative des services préfectoraux, a permis de mettre en place une série de mesures, afin d’y voir plus clair sur le fonctionnement de l’hôtel.
Il a tout d’abord fallu écouter les différentes parties du dossier.
Aujourd’hui, il y a une problématique de tourisme responsable, de tourisme qui puisse être bien présent dans un territoire et prendre en considération les problématiques du territoire. Les problématiques, c’est notamment d’avoir des jeunes qui puissent avoir de débouchés au sein de l’hôtel, des salariés aussi du territoire national (...).
Franck Dorge, directeur de cabinet du préfet de la Guadeloupe
Les gestionnaires de Fort Royal ont tenu à clarifier la situation, notamment sur le contrat qui lie l’entreprise au Conseil régional, propriétaire du foncier et des murs de l’hôtel. Concernant la masse salariale, ils réfutent l’accusation selon laquelle elle ne compte pas de locaux.
Aujourd’hui, on a déjà beaucoup de personnels français, Guadeloupéens locaux, on va dire (...) On est multiculturel, à Fort Royal, on a beaucoup de nationalités, on a beaucoup de personnes d’origine guadeloupéenne aussi, à tous les niveaux de poste.
Pontus Langley, directeur de l’hôtel Langley Resort Fort Royal
Pas de quoi satisfaire les acteurs du LCDM.
Nous avons un hôtel, qui se trouve sur le territoire de la commune de Deshaies, laissé au groupe Langley par le biais d’un bail. Aujourd’hui, nous avons constaté qu’il y avait des manquements. On nous dit que nos jeunes ne parlent pas assez l’anglais pour être là. Nous disons non ; ils n’ont peut-être pas cherché. Et, aujourd’hui, il n’est pas normal, lorsqu’on arrive dans cet hôtel, d’avoir l’impression d’être en Suède ! (...)
Hubert Quiaba, porte-parole du LCDM
La Région Guadeloupe a rappelé que les exigences réglementaires et légales limitent son action au sein de l’entreprise privée.
Il est malgré tout question de la signature prochaine d’une convention tripartite Etat/Région/Langley, pour plus de transparence, quant à la gestion de l’hôtel Fort Royal et pour que l’établissement réponde aux exigences du territoire, en termes d’emploi et d’insertion notamment.