Les élus de la communauté d’agglomération Grand Sud Caraïbe étaient réunis, ce samedi, pour un point de situation sur l’état du réseau d’eau et d’assainissement du territoire. Une réunion voulue par le président Abelli, afin que tous soient conscients des enjeux à venir.
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Constat d'échec
Les tableaux de présentation, qui résument la situation de l’eau et de l’assainissement sur le territoire de la communauté d’agglomération du Grand Sud Caraïbe (CAGSC), défilent devant les élus et chacun amène son lot de mauvaises nouvelles. Le bilan est pour le moins inquiétant.Voilà un condénsé des chiffres relatifs au dossier pluriel de l'eau et l'assainissement, dans le Sud Basse-Terre :
Les fuites se multiplient, souvent dans des zones difficiles d’accès.
La situation de l’assainissement est catastrophique. La quasi-totalité des stations d’épuration – quand elles sont en fonction – sont incapables de traiter correctement les eaux usées. De vastes zones urbaines doivent être convenablement raccordées et, en attendant, déversent les eaux usées dans les ravines, en compromettant gravement les milieux naturels et la qualité de la ressource.
Le constat d'échec est résumé par Yann Abidos, directeur de la régie eau/assainissement de la CAGSC :
Une nécessaire douche froide
Ce bilan, certains élus ne le connaissaient pas en détails.En effet, les dernières élections municipales ont permis le renouvellement de la majorité des équipes, au sein des mairies. Sur les onze communes du territoire, sept ont changé d'exécutif.
C'est pourquoi, le nouveau président de la CAGSC, Thierry Abelli, voulait réunir toutes les équipes, afin que tous soient au même niveau d’information.
Ce séminaire est très technique, mais les élus doivent pouvoir appréhender l’entièreté de la problématique eau et assainissement. Ils doivent être conscients des priorités qu’ils auront à traiter, mais surtout être au fait des responsabilités qu’ils portent.
Si le ton de la réunion est resté courtois et bienveillant, dans l’ensemble, les élus n’ont guère pu se faire d’illusions sur le poids et la place que va prendre la politique de l’eau, dans leurs mandats communautaires et municipaux.
Renouer avec les usagers
Alors que les élus prennent conscience des problématiques, les usagers, eux, rongent leur frein.Ce séminaire était aussi une opportunité de renouer, avec les différentes associations d’usagers. Elles estiment avoir été malmenées, par les accrochages réguliers et les fins de non-recevoir, qui ont caractérisé les mandatures de Lucette Michaux Chevry et Joël Beaugendre.
Mais, si les usagers sont heureux de la volonté de dialogue de la nouvelle équipe, ils n’entendent pas faire de concessions, quant à leurs urgences.
Je sais que la situation politique est complexe, mais moi, ma réalité ce sont des usagers fragiles, avec parfois des parents malades à charge, qui se retrouvent à faire des navettes pour récupérer de l’eau où ils peuvent. Je connais des gens à Capesterre-Belle-Eau qui n’ont pas vu une goutte au robinet depuis cinq ans.
Et c’est bien tout l’enjeu de la mandature Abelli : apaiser les tensions et conquérir une légitimité, en apportant des solutions efficaces, avec une réalité financière catastrophique. Rien que cela...