Le futur lieu devra notamment "porter sur les esclavages de notre modernité, du XVe siècle à aujourd'hui", explorer de façon pédagogique "les liens entre mémoire des esclavages et discriminations raciales contemporaines" et être ouvert à des évènements artistiques, selon sa feuille de route.
Une mission d'une trentaine de membres (associatifs, politiques, membres de la société civile, etc) a été constituée qui devra, à l'horizon d'un an, "imaginer les conditions de réalisation de ce futur centre" dont le lieu d'implantation et les sources de financement ne sont pas encore connus.
"A Bordeaux, l'espace public ne donne pas assez de place à ce passé" esclavagiste, a plaidé le vice-président de Mémoires et Partages, Daniel Flaharty, médecin. Son président Patrick Serres a souhaité que cette maison devienne "un lieu d'éducation populaire".
La ville de Bordeaux inaugure mardi, jour de commémoration des mémoires de la traite, de l'esclavage et de ses abolitions, ses "journées de la mémoire" (10-23 mai). Des manifestations "en faveur d'un faire mémoire collectif dans l'espace public" auxquelles la ville de Bristol, qui fut le deuxième port négrier de Grande-Bretagne selon la mairie de Bordeaux, est associée.
Une statue de marchand d'esclaves avait été déboulonnée par des manifestants en 2020 dans cette cité jumelée à Bordeaux.
Bordeaux, qui a entamé son effort de mémoire sur l'esclavage il y a une dizaine d'années, va continuer à poser des plaques explicatives à côté des plaques de rue portant les noms de personnes "impliquées dans la traite et l'esclavage".
Deux plaques seront ainsi posées rue Colbert, ancien ministre de Louis XIV et initiateur du Code noir.
Comme Nantes ou La Rochelle, la capitale girondine a prospéré sur la traite d'esclaves, avec 508 expéditions négrières, mais aussi le négoce lucratif de denrées coloniales produites par les esclaves. De 1672 à 1837, 120 000 à 150 000 esclaves africains ont été déportés vers les Amériques par des armateurs bordelais.