Cadeaux illégaux des laboratoires URGO : quatre pharmaciens condamnés en Guadeloupe

De fortes amendes et la publicité de la peine ; tel est la décision du tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre, à l’encontre des quatre pharmaciens qui se sont vu offrir de coûteux cadeaux par les laboratoires Urgo dont ils commercialisent les produits. Cette affaire, au retentissement nationale, nuit à l’image des professionnels de santé.

Les quatre pharmaciens poursuivis dans le dossier Urgo ont été déclarés coupables et condamnés à des amendes de 15 à 25000€. Ils sont également tenus d’afficher un communiqué signifiant leur condamnation, durant deux mois, dans leurs officines respectives. Ils échappent, en revanche, à l’inscription de la peine dans leur casier judiciaire.
La justice a rendu sa décision ce mardi 22 octobre 2024, après le procès qui s’est tenu mi-septembre au tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre.

Ces professionnels paient ainsi le fait d’avoir reçu des cadeaux des laboratoires Urgo, dont ils commercialisent les produits ; de tels présents sont "non autorisés" par la loi.

Les faits qui leur sont reprochés se sont déroulés entre 2015 et 2021. Urgo distribuaient des cadeaux en nature, ou sous forme de divers produits de consommations, tels que des téléphones portables, des vins de grands crus, voire de luxueux week-end dans des hôtels réputés.
En contrepartie, les pharmaciens devaient renoncer à leurs remises sur les produits de la marque, vendus dans leurs officines.

Au total, sur l’ensemble du territoire français, ce sont près de 22.000 officines qui ont été concernées par ces pratiques illicites. Ces dernières auront permis à la société Urgo de distribuer illégalement pour 55 millions d’euros des cadeaux.
En Guadeloupe, une cinquantaine de pharmaciens a été soupçonnée d’avoir perçu quelque 300.000 euros. Les quatre d’ores et déjà condamnés étaient poursuivis pour perception d’avantages non autorisés, par un professionnel de santé.

Le laboratoire a LUI été condamné, en janvier 2023, à une amende de plus d’un million d’euros et à la confiscation de 5,4 millions d‘euros au titre d’une saisie pénale.

Un cinquième pharmacien, également poursuivi dans ce dossier, sera jugé ultérieurement ; son affaire a été renvoyée... à ce 22 octobre.