L'usine Gardel devrait terminer le broyage des cannes du "continent" vers le 10 juillet. La récolte à Marie-Galante ne pourra donc aller au-delà. Plus de 40 000 tonnes devraient rester sur pied. Il y en aurait eu 16 000 de moins, sans les 19 jours de transfert « perdus » depuis début mai.
La date de fin de la campagne sucrière 2021 pour la Guadeloupe dite continentale sera fixée officiellement la semaine prochaine par le Comité de liaison de la filière. L’état d’avancement de la récolte permet déjà des projections. 435 000 tonnes de cannes devaient être récoltées cette année sur le « continent », selon les prévisions du début de saison. Mais la sécheresse est passée par là. Il y en aura 10 000 de moins, en l’occurrence dans le bassin du nord Grande-Terre, où certains opérateurs ont d’ailleurs déjà terminé la coupe. A la date du 22 juin, Gardel, qui a démarré début mars, avait broyé plus de 365 000 tonnes de cannes, soit 86% du volume espéré. Il reste donc environ 60 000 tonnes à traiter.
Fin de campagne vers le 10 juillet
Pour intégrer les cannes de Marie-Galante, les quotas quotidiens dans chaque bassin sont diminués. Gardel envisageait ainsi initialement de pousser la campagne jusqu’au 20 ou 22 juillet. Mais l’usine ne tiendra pas jusque-là : ses dirigeants ont annoncé la semaine dernière que l’unité aura traité d’ici le 10 juillet toute la production du "continent". Pour être rentable, la sucrerie ne peut tourner à moins de 3 200 tonnes de cannes par jour. Impossible bien sûr avec les seules livraisons de Marie-Galante : 800 et 900 tonnes en moyenne chargées quotidiennement sur la barge. L’embarcation a pourtant une capacité de 1 000 tonnes. Mais il faut tenir compte des contraintes logistiques et de la durée de chaque étape, et notamment des trois à quatre heures de traversée et des six à huit heures de déchargement sur le port de Pointe-à-Pitre. Pour être de retour à Marie-Galante le matin à 6h, la barge doit quitter chaque jour le port de Folle Anse à 16h au plus tard, ce qui limite le temps de chargement.
41 000 tonnes de cannes resteront sur pied
Depuis le 21 mai, plus de 13 000 tonnes de cannes ont pu être transférées vers Le Moule. Le volume total, d’ici le 10 juillet, ne devrait pas dépasser les 28 000 tonnes : loin des 69 000 tonnes qui restaient à récolter après la casse de la chaudière de l'usine de Grande-Anse, le 14 avril. Au final, 41 000 tonnes de cannes devraient donc rester debout cette année à Marie-Galante. Un volume qui aurait pu être limité à 25 000 tonnes, estime la SICAMA, si l’opération de transbordement avait démarré comme prévu le 7 mai et s’était déroulée sans embûches : entre les barrages par les opposants au transfert, l’accident de la première barge le 3 juin, puis le blocage du chenal de Pointe-à-Pitre par les pêcheurs, cela fait 19 jours de convoyage perdus, soit 16 000 tonnes de cannes non envoyées à Gardel. A raison de 82 euros par tonne (prime bagasse comprise), ces 16 000 tonnes qui auraient pu être transférées représentent pour les planteurs marie-galantais une perte d’1,3 million d’euros. Une perte qui aurait donc pu être évitée, souligne la coopérative des planteurs, dont la situation financière va aussi pâtir de ce manque à gagner.
Assemblée générale de la SRMG
S’agissant de la chaudière de la sucrerie de Grande-Anse, les travaux de démontage ont démarré comme prévu le 18 juin, deux jours après le passage des experts des assurances… La Sucrerie Rhumerie de Marie-Galante tiendra son assemblée générale ce 25 juin. Les actionnaires devraient entériner la démission du directeur général de la SRMG, Michel Claverie, qui prend sa retraite.