Dans le conflit qui oppose deux camps, dans le secteur de la canne, les parties ont chacune fait un pas vers l’autre. Une réunion dite de "sortie de crise" a été organisée dans les locaux de la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF), à Saint-Phy (Saint-Claude), ce jeudi matin (21 mars 2024). Le préfet, les exécutifs de la Région et du Département, le directeur de l’usine sucrière Gardel et les planteurs contestataires notamment étaient autour de la table des discussions.
Le préfet Xavier Lefort œuvre pour qu’un terrain d’entente soit trouvé entre les protagonistes de ce conflit. Objectif : faire en sorte que la campagne sucrière 2024, qui devait être lancée le 1er mars dernier, débute enfin. Plus le temps passe, plus les pertes sont colossales, la récolte perdant en richesse saccharine.
Xavier Lefort parle d’une réunion très constructive et liste les raisons de garder espoir, quant à l’avenir de la filière canne.
Les aides de l’Etat, de la région et du Département à la filière, c’est 70 millions d’euros. Économiquement, l’impact d’une année blanche est évidemment inenvisageable (...).
Xavier Lefort, préfet de la Guadeloupe
On peut donc dire qu’il y a eu des avancées, timides mais Ô combien importantes, après plusieurs jours de dialogue de sourds.
Ceux qui plaident pour la coupe immédiate de la canne ont formulé des propositions verbales, aux planteurs qui exigent une hausse de leurs revenus.
L’intersyndicale n’ouvre pas encore la récolte, tant que nous ne recevons pas par écrit les propositions qui viennent de nous être faites (...). Des études sont prévues pour la richesse et le prix de la tonne va concrètement faire l’objet d’une proposition (...).
Wilhem Monrose, président du Kolèktif des agriculteurs (KDA)
Au final, le discours du directeur de Gardel est inchangé, depuis plusieurs jours ; il avait, en effet, déjà affirmé qu’il y aura un partage du résultat de la sucrerie, dès cette année, à l’issue de la campagne. Il s’agirait donc d’une rétrocession.
Quoi qu’il en soit, les 120€/tonne exigés par les planteurs mobilisés (sans condition de teneur en sucre) ne sont pas atteints. Mais Nicolas Philippot reste confiant, quant à un début de récolte dès demain.
Le prix de la tonne de canne va augmenter, effectivement, sur les bases dont nous avions parlé, le 6 février, dans une réunion, dans ce même lieu. Aujourd’hui, on est allés un peu plus loin, en donnant encore plus de clarté le procédé du partage de la valeur.
Nicolas Philippot, directeur général de l’usine Gardel
Les parties pourraient se revoir demain, pour analyser toutes les propositions faites ce jeudi.
Par ailleurs, cinq membres du collectif mobilisé pour une meilleure rémunération des planteurs de canne, ont reçu une convocation du tribunal judiciaire de Pointe-à-Pitre ; une assignation en référé pour une comparution immédiate, suite à une plainte déposée par la direction de la sucrerie Gardel.