Claire Hédon, la défenseure des droits souhaite que des cours d'éducation à la sexualité soient dispensés à l’école

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C'est le combat mené par la défenseure des droits depuis plusieurs années. Elle estime même plus que jamais nécessaire de développer une approche globale de l’éducation à la sexualité, intégrant les aspects affectifs, psychologiques ou sociaux au même titre que les aspects reproductifs.

Le rapport de la défenseure des droits publié le 16 novembre dernier souligne les manquements dans l'éducation à la sexualité en milieu scolaire. Selon Claire Hédon, le manque de formation des enseignants, le manque de moyens financiers et la gestion des emplois du temps sont les principaux freins à sa mise en œuvre à l'école.

( rapport 2022 La vie privée : un droit pour l’enfant )

De fait, Claire Hédon regrette la trop faible mise en œuvre de la loi de 2001 dans les établissements scolaires, Elle regrette surtout que

les cours d’éducation à la sexualité prévus par la loi ne soient toujours pas effectifs et qu’ils se réduisent trop souvent à une information sur la contraception ou à la prévention des infections sexuellement transmissibles

alors que l’éducation à la sexualité peut contribuer à aider un enfant ou un adolescent à mettre des mots sur le comportement déviant d’un adulte et à le dénoncer. Elle rappelle d'ailleurs que : 

La loi impose pourtant depuis 2001 « une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d'au moins trois séances annuelles »

Claire Hédon, Défenseure des Droits

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Claire Hédon tient cependant à saluer la publication récente du rapport de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche, réalisé en 2021, qui a analysé les modalités de mise en œuvre de l’éducation à la sexualité, pointé un certain nombre de difficultés et proposé 35 recommandations afin d’améliorer le dispositif de l’éducation à la sexualité.

Un rapport qui soulignait lui aussi les manquements de l'école en matière d'éducation à la sexualité :

Moins de 15 % des élèves bénéficient de trois séances d’EAS pendant l’année scolaire en école et au lycée (respectivement moins de 20 % en collège)

En abordant cette question dans son rapport, la Défenseure des Droits compte bien voir relancer le débat sur l'éducation à la sexualité des écoliers et des collégiens. Une préoccupation qui traduit en effet les remontées du terrain où l'on perçoit que, malgré tous les débats sociétaux du moment, beaucoup d'enfants et d'adolescents sont encore victimes d'actes répréhensibles. Et ils ne sont toujours pas aidés par un système qui n'a pas pris en compte l'urgence d'une réaction active en la matière

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