CLIMAT. Un refroidissement de l'océan Atlantique équatorial déroute les scientifiques sans remettre en question le réchauffement global

La température globale de l'océan Atlantique se réchauffe
Un article du magazine britannique “New Scientist” relayé par "Courrier International" fait le buzz cette semaine chez les climatosceptiques. Il révèle que depuis trois mois, l'océan Atlantique équatoriale se refroidit beaucoup plus vite que la normale et ce sans l'aide des Alizés qui accompagnent en général le phénomène. Un refroidissement que les chercheurs ne parviennent pas vraiment à expliquer mais qui ne remet pas en cause le réchauffement global de cet océan.

Avec les températures records que nous connaissons à la surface de la mer depuis 2023, une information concernant le refroidissement de l'océan Atlantique équatorial a de quoi surprendre et dérouter, même les scientifiques. En effet depuis juin un phénomène de refroidissement est constaté par les chercheurs dans l'océan Atlantique équatorial. 

Un refroidissement plus rapide

L’Administration nationale océanique et atmosphérique des États-Unis (NOAA) dans un communiqué du 14 août que, depuis juin, la température de la surface de la mer dans cette zone a été de 0,5 à 1 °C plus froide que la moyenne pour cette période de l’année. 

Le refroidissement de l'Atlantique équatorial

Une variabilité saisonnière normale

Il faut savoir qu'une variabilité saisonnière se produit tout à fait normalement dans les océans de la planète. L’Atlantique équatorial, est en général soumis à des maximums de températures de mars à juin auxquels succède une importante baisse en juillet août avec une température inférieure à 25°C. Généralement, ce phénomène de baisse est surtout dû aux alizés qui, en cette saison, balayent les eaux de surface, laissant les froides eaux profondes faire baisser les températures globales.  C'est ce que l'on appelle les passages entre « Niñas atlantiques » (événements qui refroidissent) et « Niños atlantiques » (événements qui réchauffent). La Niñas semble donc être arrivée plus tôt et plus vite cette année alors même que des records de chaleur ont été battus.

Des scientifiques déroutés

Jamais auparavant l’Atlantique équatorial oriental n’avait basculé aussi rapidement d’un phénomène extrême à un autre.

Franz Philip Tuchen, océanographe à l’université de Miami

Ce qui interpelle les scientifiques c'est la faiblesse des Alizés pendant cette période. Reste que d'autres paramètres peuvent faire baisser les températures. Pour l'instant les chercheurs n'ont pas réussi à déterminer la cause véritable de ce refroidissement. Pour Franz Philip Tuchen, si les températures se maintiennent à 0,5 °C sous la normale pour encore un mois, on parlera officiellement d’une “Niña atlantique”.