La commission d’enquête sur l’impact du chlordécone et du paraquat aux Antilles a terminé ses travaux en public. Elle prépare son rapport pour le 4 décembre 2019. De nombreuses questions restent en suspens, en dépit du travail minutieux effectué par les députés.
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Après le temps des auditions, le temps des questions. Une commission parlementaire d’enquête peut saisir le procureur de la République de Paris afin qu’il engage des poursuites judiciaires contre les auteurs de délits. Dans ce cas, contre les responsables de l’achat du Kepone et du Curlone, les appellations commerciales du pesticide contenant du chlordécone, au-delà de son interdiction en France. Des dérogations accordées à trois reprises sur la période allant de 1990 à 1993.
Première question : pourquoi les ministres ayant autorisé ces prolongations n’ont-ils pas été entendus ? Ils sont connus et encore en vie pour la plupart. Ils étaient chargés de l’Agriculture, mais aussi des Départements et Territoires d’outre-mer ou de la Santé. Sans oublier les Premiers ministres.
Deuxième question : quelle est la part de responsabilité des hauts fonctionnaires des ministères ayant instruit les demandes de dérogation ? Et celles des chefs des services de l’Etat dans nos territoires ? Ils étaient parfaitement informés de la dangerosité du produit.
Troisième question : comment transformer la soif de vérité et de justice des citoyens en actes concrets ? Quelle forme prendra l’indemnisation des centaines de milliers de victimes déclarées ou potentielles du pesticide ? Le calendrier, les modalités, les critères des nécessaires dédommagements doivent encore être précisés par le gouvernement.
Enième question : la commission d’enquête, arrachée de haute lutte par le député Serge Letchimy, siégeant dans l’opposition, saura-t-elle faire mentir le mot de Clémenceau selon lequel : "Quand on veut enterrer un problème, on créé une commission" ? Il lui appartient de lever un certain scepticisme quant à son utilité ou à ses réels pouvoirs.
Il y va de la santé et de l’avenir des peuples de Guadeloupe et de Martinique. Des pays qui expérimentent en temps réel un empoisonnement aussi méthodique qu’exhaustif de leur environnement.
Première question : pourquoi les ministres ayant autorisé ces prolongations n’ont-ils pas été entendus ? Ils sont connus et encore en vie pour la plupart. Ils étaient chargés de l’Agriculture, mais aussi des Départements et Territoires d’outre-mer ou de la Santé. Sans oublier les Premiers ministres.
Deuxième question : quelle est la part de responsabilité des hauts fonctionnaires des ministères ayant instruit les demandes de dérogation ? Et celles des chefs des services de l’Etat dans nos territoires ? Ils étaient parfaitement informés de la dangerosité du produit.
Il y va de la santé et de l’avenir des peuples de Guadeloupe et de Martinique
La commission des toxiques, l’organisme gouvernemental chargé des autorisations de mise sur le marché des produits chimiques, avait émis les plus extrêmes réserves sur la molécule dès 1968. Des réserves renouvelées à plusieurs reprises jusqu’en 1972, date de la généralisation de l’utilisation du pesticide.Troisième question : comment transformer la soif de vérité et de justice des citoyens en actes concrets ? Quelle forme prendra l’indemnisation des centaines de milliers de victimes déclarées ou potentielles du pesticide ? Le calendrier, les modalités, les critères des nécessaires dédommagements doivent encore être précisés par le gouvernement.
Enième question : la commission d’enquête, arrachée de haute lutte par le député Serge Letchimy, siégeant dans l’opposition, saura-t-elle faire mentir le mot de Clémenceau selon lequel : "Quand on veut enterrer un problème, on créé une commission" ? Il lui appartient de lever un certain scepticisme quant à son utilité ou à ses réels pouvoirs.
Il y va de la santé et de l’avenir des peuples de Guadeloupe et de Martinique. Des pays qui expérimentent en temps réel un empoisonnement aussi méthodique qu’exhaustif de leur environnement.