Le Collectif d'organisations en lutte contre l'obligation vaccinale et contre le pass sanitaire, en Guadeloupe, tenait une conférence de presse, ce mardi 4 janvier 2022, à Dothémare, au sein du Service départemental d'incendie et de secours (SDIS).
L'occasion pour les leaders de la contestation d'exprimer leur détermination, face aux journalistes qui ont répondu à l'invitation.
Pendant ce temps, les membres de l'UTS-UGTG (Union des travailleurs de la santé, section syndicale de l'Union générale des travailleurs de Guadeloupe) se mobilisaient sur le site du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Pointe-à-Pitre/Les Abymes, plus précisément à Ricou, où se trouve le bâtiment administratif de l'hôpital.
Blocage du bâtiment administratif du CHUG
Une fois de plus, l'UTS-UGTG dénonce la suspension des contrats des personnels non vaccinés contre la Covid-19.
Mais à l'intérieur du siège du CHU de la Guadeloupe, bloqué par les syndicalistes, se trouvaient le Directeur général de l'établissement, Gérard Cotellon et plusieurs membres du personnels, depuis 11h30 et durant plusieurs heures, ce mardi matin.
Finalement, les personnes séquestrées ont été extraites du site, en début de soirée seulement.
Les forces de l'ordre sont sur place. La situation y est très tendue.
Gaby Clavier, secrétaire général de la section de l'UTS-UGTG au CHU, est intervenu dans le journal télé de 13h00, sur Guadeloupe La 1ère :
"Nous sommes venus chercher notre argent, ce matin", a annoncé Gaby Clavier, qui pointe du doigt le directeur de l'hôpital, Gérard Cotellon, pour avoir appliqué la loi, alors que, selon lui, nul n'a encore été privé de salaire, ni en Martinique, ni en Guyane.
En bloquant le siège du CHU, les manifestants tentent d'empêcher quiconque de percevoir quoique ce soit.
Ils comptent bien rester là "aussi longtemps qu'il le faudra", a ajouter le leader syndical :
Un Collectif toujours aussi "déterminé"
Il n'y pas eu d'annonce particulière, à Dothémare, ce mardi, lors de la conférence de presse du Collectif d'organisations en lutte contre l'obligation vaccinale et contre le pass sanitaire.
Les chefs de file du mouvement ont simplement tenu à affirmer qu'ils n'en resteront pas là. Leur mobilisation en 2022 sera la même qu'en 2021, ont-ils affirmé, parce qu'ils considèrent que l'Etat faire preuve de violence, vis-à-vis de ceux qui refusent de se faire vacciner. Des syndicats des pompiers, des secteurs médico-sociaux, de la santé, ou encore de l'éducation nationale ont parlé d'une même voix.
Lors de sa prise de parole face à la presse, Claudine Marathon, secrétaire générale de l'UTS-UGTG, n'a pu empêcher ses larmes de couler. Des larmes de colère, qui n'entament en rien sa combativité, affirme-t-elle :
En ce moment même, les députés examinent le projet de loi de "renforcement des outils de gestion de la crise sanitaire", qui inclut notamment la transformation du pass sanitaire en pass vaccinal. Ce texte comprend un amendement porté par les élus guadeloupéens, permettant l'adaptation de son application, en fonction des réalités de chaque territoire.
Cette proposition ne va pas du tout dans le sens des revendications du Collectif, se fâche Elie Domota, porte-parole du Lyannaj Kont Pwofitasyon (LKP), qui considère que c'est une "escroquerie intellectuelle" :
Et qu'en est-il du processus mis en place par l'Etat ? Pour rappel, des groupes d’écoute et de dialogue ont été instaurés. 605 professionnels concernés par une suspension, pour non-conformité à la loi du 5 août 2021, ont adhéré au processus, avec des propositions et un accompagnement à la clé : la vaccination, ou une reconversion, par exemples.
Nous avons demandé ce qui en ressort, à Jean-Luc Bordelais, de l'UTAS-UGTG (Union des travailleurs de l'action sociale). Celui-ci estime que ce processus n'a eu aucune suite concrète. Un avis que partage Claudine Marathon, de l'Union des travailleurs de la santé :
On n'en sait pas davantage sur les actions envisagées par le Collectif dans les jours prochains.