Covid-19 : une étude d’opinion identifie les freins à la vaccination des Guadeloupéens

Centre de vaccination de l'aéroport Pôle Caraïbes (Guadeloupe).
Comment prévenir la 5e vague et améliorer les chiffres de la vaccination ? L’enquête révèle ce que l’on savait déjà, les Guadeloupéens sont très réfractaires a la vaccination et n’ont pas confiance. En s’appuyant sur cette étude d’opinion de Qualistat, des acteurs politiques s’expriment.

Pourquoi la population guadeloupéenne est-elle si réticente à se faire vacciner contre la Covid-19 ?

Restaurer la confiance de la population

Une étude d’opinion réalisée par Qualistat identifie ces freins à la vaccination. Rien de bien nouveau ou qu’on ne sache déjà. Les Guadeloupéens sont méfiants envers les laboratoires pharmaceutiques, envers le vaccin lui-même, doutent de son efficacité, pensent être des cobayes.... Une méfiance alimentée et renforcée par les réseaux sociaux.

Selon Erika Mérion, les remises en question sont diverses. Sur l'origine du virus, sur sa dangerosité et bien sûr, sur l'efficacité du vaccin, la rapidité avec laquelle il a été mis au point, son mode opératoire... La co-directrice de l’institut de sondage Qualistat estime que ce sont autant d'éléments qui ont amené, en Guadeloupe, des "postures de résistance". 

Erika Mérion, co-directrice de l’institut de sondage Qualistat

Sylvie Gustave Dit Duflo a assisté à la restitution des résultats de cette enquête. La vice-présidente de la Région considère la 4e vague comme "une faillite collective". 

Il est primordial de restaurer la confiance de la population.

Sylvie Gustave Dit Duflo, vice-présidente de la Région Guadeloupe

Remettre le médecin de famille au coeur de la stratégie vaccinale

Les élus et les représentants des organisations professionnelles du secteur de la santé vont utiliser ces données pour réajuster la stratégie vaccinale et la stratégie de communication. Objectif : prévenir ou amortir la 5e vague qui se profile à l’horizon.
Car, selon l'étude d'opinion, il convient peut-être aujourd'hui d'agir autrement, explique Erika Mérion. En privilégiant la proximité relationnelle, humaine. Tout comme la confidentialité qui peut manquer, dans les vaccinodromes. 

Erika Mérion, co-directrice de l’institut de sondage Qualistat

Des propositions encouragées par Maryse Etzol, présidente de la communauté de communes de Marie-Galante, mais avant tout médecin. Elle retient de cette étude Qualistat que les médecins traitants - qui ont été écartés au profit des vaccinodromes - doivent revenir au cœur de la stratégie vaccinale.
Un jour par semaine, elle se consacre à la vaccination, dans son cabinet. Pour elle, il s'agit d'une question de confiance entre le praticien et ses patients, souvent suivis depuis plusieurs années.

Il faut que le médecin retrouve sa place !

Maryse Etzol, médecin et présidente de la Communauté de communes de Marie-Galante

Maryse Etzol, présidente de la Communauté de communes de Marie-Galante