Le cri des villes d'Outremer

La 7ème conférence des grandes villes capitales d'outremer s'est achevée avec l'adoption d'une motion des représentants de ces villes contre le désengagement de l'Etat dans le budget des collectivités..
Il était essentiel pour les Grandes Villes d'Outremer de parler d'une seule voix pour exprimer leurs réelles inquiétudes face à la dégradation de leurs conditions d'exercice. Dés l'an dernier, elles avaient veillé à attirer l'attention des autres villes de l'Hexagone, sur les difficultés financières qui sont les leurs, exprimées ainsi par l'Association "France Urbaine" : 

-Les lacunes dans l’accès aux données budgétaires, financières et fiscales de référence, pourtant indispensables pour fonder une analyse partagée. Qu’il s’agisse des collectivités ultramarines ou métropolitaines, les attentes à l’égard de l’« Observatoire de la gestion et des finances publiques » sont grandes ;

- l’insuffisante prise en considération des charges de centralité dans la répartition des dotations. Cela vaut tant pour la dotation d’aménagement des communes et circonscriptions territoriales d’outre-mer (DACOM) que pour la dotation forfaitaire dans l’hexagone ;

- la nécessité d’une remise à plat du financement de la péréquation. Depuis plusieurs années la progression de la péréquation est financée par les collectivités elles-mêmes, le système est de plus en plus opaque et surtout il entraîne des effets contre-péréquateurs. Le réengagement financier de l’Etat en faveur de la solidarité territoriale devient urgent. L’objectif est le même pour l’ensemble des collectivités défavorisées, même si l’intensité des attentes à l’égard de la correction des inégalités est corrélé à des différences objectives de situations ;

- l’absurdité des parti-pris qui ont prévalu lors de la création du Fonds national de péréquation des ressources intercommunales et communales (FPIC). Qu’il s’agisse pour le FPIC national de déclencher le prélèvement sur la seule base du potentiel financier (et donc en ignorant la réalité des charges) ou qu’il s’agisse pour le FPIC en Guadeloupe, Guyane, Martinique et Réunion d’avoir posé comme postulat initial que seulement 50 % des ensembles intercommunaux pourraient en être bénéficiaires, alors même que des collectivités ultramarines exclues sont dans des situations objectives de difficulté supérieures à nombre de collectivités métropolitaines bénéficiaires.


Cette fois, en adoptant une motion, elles ont franchi un pas de plus afin de souligner un certain nombre de points de leur réalité : 
©guadeloupe

Reste maintenant à savoir si ces cloches qui ont sonné en Guadeloupe, ont effectivement résonné jusqu'à Matignon afin de rassurer ces villes d'Outremer sur les engagements de l'Etat à leurs côtés.