Le Collectif d'organisations en lutte contre l'obligation vaccinale et le pass sanitaire avait appelé à un rassemblement, ce mercredi 24 novembre 2021, à 9h00, au rond-point de Perrin, aux Abymes, l'un des bastions de la contestation sociale. Cela, en réaction aux déclarations du président de la République, Emmanuel Macron, du premier ministre, Jean Castex et du Ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, du début de semaine, jugées par les manifestants "totalement déconnectées des préoccupations exprimées par les salariés, les pompiers, les chômeurs, les jeunes, les retraités en lutte" dans l'actuel mouvement de revendications.
Pour rappel, outre la non application, localement, de la loi du 5 août 2021, les formations syndicales, politiques, culturelles et citoyennes, fédérées dans ce vaste mouvement populaire, exigent la réintégration des salariés, des pompiers, professionnels libéraux et des étudiants suspendus, l’embauche massive et la formation des jeunes, ainsi qu'une amélioration des conditions de vie des ménages de Guadeloupe, qui s’enfoncent dans la pauvreté. Elles se battent aussi pour l’accès aux soins et la défense des droits et des libertés.
Leur appel, pour la démonstration de force du jour, a été entendu par des centaines de manifestants, qui ont marché dans la zone de Dothémare, au rythme du Mas ; un aller-retour, entre le rond-point de Perrin et le centre commercial de Providence :
En ce dixième jour de grève générale, le Collectif a ainsi remobilisé les troupes et montré que leur mouvement ne s'essouffle pas. Toutes les personnes présentes ss disent bien décidées à ne pas lâcher. D'ailleurs, le mot d'ordre des organisations à l'initiative de la lutte est "Toupatou nou ka gadé é ranfowsé lé pozisyon !" ("Partout, nous gardons et renforçons les positions !").
L'un des leaders syndicaux, Elie Domota, expliquait ce matin que, face à la surdité et à l'inaction de l'Etat, il fallait renforcer le mouvement et même les barrages.
Hier, Sébastien Lecornu avait jugé que les syndicalistes, comme Elie Domota, ne pouvaient pas être des interlocuteurs de l'Etat, dans la mesure où ils "ne condamnent pas la violence".
Les organisateurs n'ont pas prévu de meeting, ni la moindre prise de parole, aujourd'hui. Ils n'ont pas voulu "démobiliser les barricadiers", à travers la Guadeloupe.
A (re)voir le reportage de Claudia Ledezert et Christian Danquin :