"La question s'est posée dès vendredi matin", affirme Sébastien Lecornu qui a, dit-il, envisagé un déplacement sur place avec le ministre de la Santé Olivier Véran et "peut-être même avec Gérald Darmanin", le ministre de l'Intérieur. Selon lui, les conditions n'étaient pas réunies pour une visite ministérielle : "Après avoir échangé avec les autorités locales, la préfecture, les forces de police, les forces de gendarmerie, mais aussi les élus locaux, il est apparu que aller sur place dès maintenant présentait une surcharge particulièrement importante pour les forces de l'ordre."
"Une question politicienne"
"De toute façon, on va y aller en Guadeloupe", précise aussitôt Sébastien Lecornu. "Est-ce que vous allez y aller dans les jours qui viennent?" insiste Caroline Roux qui mène l'interview des 4V ce mardi. "La réponse est : nous allons y aller", répond le ministre, refusant de préciser les dates de ce déplacement. Sébastien Lecornu affirme qu'il s'agit d'une "question politicienne", "arrivée dans le débat publique" parce qu'elle a été "agitée" par "des candidats de la primaire de la droite" depuis dimanche soir. Selon lui, les élus locaux, les maires, les parlementaires "ne demandent pas un déplacement du ministre dans la minute".
1 400 personnes sont actuellement suspendue pour non-conformité à l'obligation vaccinale en Guadeloupe. L'instance de dialogue, annoncée par Jean Castex lundi soir au terme d'une réunion de crise, doit permettre de répondre à cette problématique, affirme le ministre. La mobilisation lancée la semaine dernière dans le département antillais, initialement contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale des soignants, a dégénéré, jeudi, en crise sociale émaillée de nombreuses violences.
"Je discuterai avec des gens qui condamnent la violence"
"Ces dernières heures, nous avons eu des tirs à Pointe-à-Pitre, explique le ministre. On voit bien qu'on n'est pas dans une question sanitaire". 95 interpellations ont été réalisées depuis le début des violences, une trentaine de premières réponses pénales ont été données par le tribunal de Guadeloupe. Sébastien Lecornu met l'accent sur "un retour à la sécurité, un retour à l'ordre public et une réponse claire à la question sanitaire".
Quant à savoir s'il va discuter avec des leaders syndicaux comme Élie Domota, il répond : "ce ne sont pas des leaders syndicaux, ce sont des leaders politiques. Ceux-là mêmes ne condamnent pas la violence. Moi je discuterai avec des gens qui condamnent clairement la violence."
"Il faut sauver la Guadeloupe de l'image qu'elle renvoie"
Sébastien Lecornu déplore que cette crise sociale arrive au moment où était constaté un rebond du tourisme, faisant référence notamment aux vacances de Noël : "On voit bien que les carnets de réservation sont en train de se vider. Donc on ajoute de la crise à la crise." Le ministre a lancé un appel à la responsabilité aux autorités guadeloupéennes économiques, sociales, les élites comme on pouvait dire jadis : il faut sauver la Guadeloupe de l'image qu'elle renvoie."
Chlordécone, eau potable, santé... Le ministre liste ensuite les nombreux dossiers au cœur de la crise sur lesquels se penchent l'État. "On est en train de faire un rattrapage mais il prend du temps", avant d'ajouter que "la crise sociale est permanente en Outre-mer" et d'affirmer que le "rattrapage est fait sous Emmanuel Macron".
Regardez l'intégralité de l'interview de Sébastien Lecornu aux 4V ce 22 novembre :