À l’instar de nombreux collectifs, associations ou représentations politiques dans le monde qui ont prévu des évènements aux alentours du 7 octobre, le comité "De la Guadeloupe à la Palestine" se mobilise, ce samedi 5 octobre 2024. Ses membres veulent sensibiliser l’opinion publique sur le sort des nombreux enfants, qui se révèlent être les sacrifiés du conflit qui s’envenime entre Israël et le Hamas.
Des morts, des blessés par dizaines de milliers
Le 7 octobre 2023, rappelez-vous, le Hamas menait une attaque massive en Israël, faisant de nombreux morts. Cet évènement a marqué le point de départ d’une nouvelle action militaire israélienne sans précédent à Gaza. Depuis 1 an, plus de 40.000 morts ont été dénombrées et 95.000 personnes ont été blessées. Un bilan difficile à dresser précisément, tant les bombardements occasionnent des dégâts sur les corps, déchiquetés et, souvent, impossibles à identifier.
Les enfants paient un lourd tribut : plus de 14.000 sont morts, plus de 12.000 ont été blessés, dont plus de 1.000 amputés. Un enfant est tué ou blessé toutes les 10 minutes. Chaque jour, 10 enfants perdent un membre.
Et c’est bien au sujet des plus jeunes que le collectif s’inquiète, même à des milliers de kilomètres, précise Hanane Akjija, l’une de ses fondatrices.
C’est quand ça va s’arrêter et qu’on va ouvrir les accès, qu’on va vraiment découvrir la monstruosité de cette guerre. Aujourd’hui, on nous dit 40.000. C’est un chiffre qui nous fait froid dans le dos. C’est l’équivalent d’une ville entière qui est décimée. Je vous donne un autre chiffre glaçant : depuis le 7 octobre, 2100 nourrissons ont été tués, 200 bébés par mois !
Hanane Akjija, co-fondatrice du comité "De la Guadeloupe à la Palestine"
L’inacceptable, depuis un an
Hanane Akjija s’émeut du peu de réaction que ces chiffres suscitent. Pour elle, dans n’importe quel autre contexte, par exemple une maladie qui décimerait des enfants en de telles proportions, la communauté internationale se mobiliserait pour empêcher cela.
Là, c’est une réalité. Là, c’est le mal de notre siècle, de laisser 2100 bébés mourir sous nos yeux. Dire que c’est un conflit, que c’est de la politique, que c’est religieux, ça permet de fermer les yeux sur l’atrocité de la chose.
Hanane Akjija, co-fondatrice du comité "De la Guadeloupe à la Palestine"
Au-delà des nombres, "De la Guadeloupe à la Palestine" veut zoomer sur les visages, les avenirs, les humains balayés par la guerre, sur ceux qui ne sont plus et sur ceux qui sont marqués dans leur chair à vie. C’est, pour le collectif, le moyen de révéler, aux yeux du monde, que ces faits sont inacceptables.
Il y a un deux poids, deux mesures, en fait. La décision est très simple : arrêter la guerre et, à partir de là, on peut prendre des décisions et aller dans le bon sens. On se cache derrière une dénonciation, à l’international.
Hanane Akjija, co-fondatrice du comité "De la Guadeloupe à la Palestine"
"Où est la barrière entre le bien et le mal ?"
Parce qu’on ne sait pas qui peut se retrouver, demain, dans un tel engrenage, Hanane Akjija estime qu’il faut se soulever.
Où est la barrière entre le bien et le mal ? Je pense qu’on doit se soulever. Être humain, c’est pouvoir se soulever par rapport à quelque chose qui est injuste. Or, il n’y a pas plus injuste, aujourd’hui, dans ce monde, que ce qui se passe dans ce conflit-là. 2100 bébés. Aucune cause ne peut cautionner cela. Un nourrisson n’a pas de parti politique, n’a pas de religion. Un bébé, c’est une lumière, un espoir, une empreinte pour demain.
Hanane Akjija, co-fondatrice du comité "De la Guadeloupe à la Palestine"
"De la Guadeloupe à la Palestine" organise donc un rassemblement, à 9h00, sur la place de la Victoire, à Pointe-à-Pitre. Suivra une marche blanche, qui mènera les participants jusqu’au MACTe, où sera proposée la projection du film d’Aymeric Caron : « Gaza, depuis le 7 octobre ». Il y aura ensuite une conférence-débat.
À VOIR AUSSI/ Le reportage "Les enfants brisés de Gaza", diffusé sur France 2, dans le magazine Envoyé spécial du 26 septembre 2024.