La Guadeloupe est entrée dans une phase épidémique de dengue. Les moustiques Aedes Aegypti, vecteurs de ce virus, prolifèrent, en ces temps où les épisodes de pluies se succèdent ; les femelles pondent dans tous les récipients et réservoirs où l’eau stagne.
Côté sanitaire, force est de constater que le nombre de passages aux urgences hospitalières, pour syndrome de dengue, augmente significativement, jour après jour.
Et, parfois, la contamination tourne au drame. Une jeune femme de 24 ans est ainsi décédée, en cette fin de semaine. Cette victime était drépanocytaire.
Le cri d’alarme de Marie-France Tirolien
Ce décès provoque la profonde tristesse, voire la colère de Marie-France Tirolien. La présidente de l’association Guadeloupe espoir drépanocytose (GED) se bat depuis 2009 pour faire connaître cette maladie et ses conséquences. Elle affirme que les personnes drépanocytaires sont davantage sensibles au virus de la dengue, comme aux autres infections d'ailleurs. D’où son souhait de tirer la sonnette d’alarme.
Nous vous proposons d’écouter attentivement son message de mise en garde.
Le drépanocytaire, quand il attrape une infection, il faut tout de suite qu’il réagisse. Il doit aller voir un médecin et, si c’est plus grave, aller à l’hôpital, s’il a de la fièvre, s’il a des maux de tête... il ne doit pas traîner !
Marie-France Tirolien, présidente de l’association GED
La Guadeloupe compte environ 1400 drépanocytaires. Ce sont des personnes qui doivent être suivies, médicalement. Un centre de soins spécifiques existe sur le territoire, à l’hôpital Ricou, site pointois du Centre hospitalier universitaire (CHU).
Ces patients ont régulièrement besoin de transfusions sanguines, pour mieux vivre.
Luttons tous contre la prolifération des moustiques !
Dans ce contexte d’épidémie de dengue, les messages de prévention sont rappelés par l’Agence régionale de santé (ARS) et la préfecture.
Les agents de la lutte anti-vectorielle de l’ARS continuent de repérer et de traiter les gîtes larvaires, en particulier au domicile des cas confirmés. Ils font aussi de la communication de proximité et rappellent que chacun peut contribuer à ce combat.
Nous concentrons nos efforts autour des cas confirmés et, donc, nous visitons prioritairement leurs domiciles, pour s’assurer qu’ils appliquent les recommandations. C’est-à-dire que les personnes actuellement touchées par la dengue doivent absolument éviter de se faire piquer par les moustiques. Ce sont ces personnes qui peuvent transmettre le virus aux moustiques et faire en sorte que la chaîne de transmission se poursuive. Il faut absolument casser les chaînes de transmission. D’où notre focalisation sur les personnes malades.
Patrick Saint-Martin, directeur de la sécurité sanitaire à l’ARS
L’ARS travaille en étroite collaboration avec les laboratoires et, lorsque votre médecin vous a prescrit le test et que vous passez au laboratoire pour la confirmation biologique du test, ces agents peuvent accéder à votre adresse, venir à votre rencontre, vous prodiguer les bons conseils et faire en sorte que la chasse aux moustiques soit la plus efficace possible, au domicile.
Toute la Guadeloupe est concernée par l’épidémie. Deux communes sont particulièrement surveillées : Saint-François et Trois-Rivières.
Mais la diffusion du virus est assez générale. Rares sont les communes où nous ne recensons pas de cas. Donc toutes les communes sont globalement concernées. La mobilisation doit concerner toute la population.
Patrick Saint-Martin, directeur de la sécurité sanitaire à l’ARS
Les formes graves de dengue doivent être sous surveillance.
Une forme grave, c’est une symptomatologie qui dure au-delà de 4 à 5 jours sans signe d’amélioration. Dans ces cas-là, il faut être particulièrement vigilant, ne pas hésiter à consulter un médecin ou appeler le 15, pour les mesures les plus appropriées.
Patrick Saint-Martin, directeur de la sécurité sanitaire à l’ARS
"La plupart du temps le moustique qui vous pique est né chez vous", est-il sans cesse expliqué.
Le moustique ne voyage pas beaucoup. Celui qui nous pique est né au plus proche de la maison, soit aux alentours proches ou à l’intérieur de la maison. Quand nos équipes interviennent, les gîtes à moustiques sont, bien souvent, à l’intérieur ou à l’extérieur, à proximité immédiate.
Patrick Saint-Martin, directeur de la sécurité sanitaire à l’ARS
À une semaine de la rentrée scolaire, les agents de la lutte anti-vectorielle de l’ARS sont aussi focus dans les établissements scolaires.
Maintenant que vous avez lu attentivement cet article, et si vous faisiez un tour de votre habitat à la recherche d’un éventuel gîte larvaire, afin de l’éliminer ?!