Décès de Maryse Condé : Pluie d'hommages politiques en Guadeloupe et ailleurs

Depuis la disparition de Maryse Condé, figure majeure de la littérature, les hommages politiques ne cessent d'affluer. Tous sont unanimes pour saluer l'apport de cette écrivaine au patrimoine littéraire mondial. À l'échelon régional comme à l'échelon national et international.

Parmi les premiers à rendre hommage à cette grande figure de la littérature, le Président de la République qui, dans un post sur X, qualifie Maryse Condé de "géante des lettres" et salue son universalité et sa liberté.

La ministre de la Culture, Rachida Dati, a également posté un message sur X rendant hommage à "l'écrivaine francophone des plus précieuses" :

La puissance de son écriture, l’acuité de son regard sur notre histoire commune, sa capacité à décortiquer les plaies restées vives de l’histoire coloniale faisait de Maryse Condé une écrivaine francophone des plus précieuses. Sa disparition est une grande perte pour le monde antillais, la France, le monde. Je souhaite rendre hommage à l’immense écrivaine qui était universellement reconnue et qui fera partie de notre patrimoine littéraire pour toujours.

Rachida Dati, Ministre de la Culture

Toujours au niveau national, c'est le chef de file de la France Insoumise, qui lui aussi rend hommage à Maryse Condé :

Maryse Condé nous a quitté. La littérature d'expression française perd un phare. Condoléances aux siens, aux guadeloupéens et aux amis de l'écriture qui nous grandit.

Jean-Luc Mélenchon, chef de file de la France Insoumise

En Guadeloupe, le Président de la Région Guadeloupe, Ary Chalus remercie Maryse Condé "d'avoir fait rayonner la Guadeloupe dans le monde" :

Avec émotion, le président Ary Chalus rend hommage à un monument de la littérature guadeloupéenne, à l'enfant du pays qui a toujours écrit comme si sa vie en dépendait, plongeant sa plume dans toute la nostalgie, toute la dignité, toute la résilience de ce que nous sommes. Maryse Condé laisse un héritage incommensurable pour lequel nous devons nous montrer dignes.

Ary Chalus, Président de la Région Guadeloupe

Le Président du Conseil départemental, Guy Losbar, salue, lui, "la mémoire d'une Guadeloupéenne universelle" et appelle "un hommage national" à Maryse Condé :

Maryse Condé avait la Guadeloupe chevillée au corps, et sa pensée comme ses écrits, lucides et critiques, ont toujours milité pour une Guadeloupe enfin au rendez-vous d'elle-même. Son engagement en faveur de la progression de la condition féminine, sa détermination à lutter contre les discriminations de toutes sortes, contre le colonialisme et toutes les formes d’oppression constituent des marqueurs indélébiles de son action humaniste, militante et verticale tout au long de sa vie. Sa disparition laisse un vide immense qui appelle un hommage national, à la mesure de son incommensurable talent.

Guy Losbar, Président du Conseil Départemental

C'est sur le réseau social X que Peyi Gwadloup, le groupe d'opposition à la Région Guadeloupe a choisi de rendre hommage à Maryse Condé :

Tout comme Olivier Nicolas, Secrétaire Général de la Fédération Guadeloupéenne du Parti Socialiste :

Victorin Lurel, Sénateur de la Guadeloupe, rend hommage également ce matin dans un communiqué à celle qui fut l'un des "phares" de la Guadeloupe. "Une écrivaine et penseuse libre".

Par son engagement, sa verve et son style simple et direct, Maryse Condé aura porté la littérature antillaise à son plus haut niveau. Un immense talent reconnu internationalement en 2018 par l’attribution du prix Nobel de littérature alternatif qui fait la fierté de notre péyi. Journaliste militante, écrivaine prolixe et professeure respectée, Maryse Condé entre ce jour au panthéon de nos plus grandes figures guadeloupéennes. Voix radicale, Maryse CONDE était un esprit toujours indépendant et volontairement exigeant. La France et la Guadeloupe sauront, à n’en pas douter, honorer cette artiste complète et inspirante et faire vivre son oeuvre magistrale.

Victorin Lurel, sénateur de la Guadeloupe

Olivier Serva, le député de la Guadeloupe, salue en Maryse Condé, dans un post sur X, "une figure littéraire exceptionnelle" :

Max Mathiasin, également député de la Guadeloupe "s'incline avec le plus grand respect devant la mémoire" de Maryse Condé :

Le député de la troisième circonscription rend un hommage appuyé à la femme guadeloupéenne et à l’écrivaine qui a su très tôt, à travers son art, embrasser l’universalisme (Ségou, Moi Tituba…) pour revenir vers sa terre natale à « coeur ouvert ». Puisse Maryse Condé demeurer dans les mémoires un exemple de persévérance et d’engagement pour les générations d’aujourd’hui et à venir.

Max Mathiasin, Député de la Guadeloupe

Christiane Taubira, l'ancienne Garde des Sceaux et membre honoraire du Parlement, rend hommage, depuis Cayenne, à l'écrivaine dans un long communiqué très personnel :

Maryse et moi, nous avons fait beaucoup beaucoup de choses ensemble depuis tant d’années, et vous en avez traces. Débrouillez-vous avec ça. Je sais. Ce n’est pas dans les codes. On ne prend pas le temps d’écrire pour dire des choses pareilles. Eh bien, Maryse n’était pareille à personne. Voilà ! Dans un cri s’est levée une île avec son ceinturon de mer sanglé Sonny Rupaire traçait en poésie la lutte et la dignité sur cette igname brisée qu’est sa terre natale, celle de Maryse. J’ai si souvent raconté mon admiration première depuis que je suivais ses cours de littérature quand je faisais université buissonnière. Et notre amitié qui a commencé quelques années plus tard et n’a cessé de se creuser en complicité. Et toutes ces fois où j’ai pris l’avion puis le train puis la voiture puis le vélo pour arriver jusqu’à Maryse. Fouillez vos archives et laissez-moi tranquille. C’est ça même ! je ne fais pas d’effort. Parce que Maryse, c'est à jamais qu'elle a dit Ciao.

Christiane Taubira, ancienne Garde des Sceaux

Le Préfet de Guadeloupe, Xavier Lefort, salue celle qui "laisse en héritage une oeuvre traversée par les combats antiracistes" et surtout la "femme révoltée" :

Car Maryse Condé était une femme révoltée, qui comme Albert Camus en disant « non », a dit « oui » à autre chose. Son regard sur le monde est lucide : elle pourfend les raideurs de l’identité, les dogmes, le prêt à penser, la médiocrité. Et si elle affirme avec vigueur une appartenance, c’est pour mieux dessiner la cartographie d’un monde nouveau, métisse dans ses langues et cultures.

Xavier Lefort, Préfet de Guadeloupe