Reprise des négociations, assignation devant le tribunal judiciaire, mise en place du Centre Opérationnel Départemental... Les dernières informations sur le conflit EDF PEI

Centrale EDF PEI, la Pointe Jarry
Les acteurs impliqués dans le conflit à la centrale EDF PEI de la Pointe Jarry, à défaut de discuter autour d'une table, ont échangé par communiqués. En fin de matinée, la préfecture a, aussi, par communiqué, annoncé la mise en place du Centre Opérationnel Départemental.

Énième rebondissement dans la grève à EDF PEI... La CGTG Energie marque un point : René Le Goff, le directeur adjoint du groupe, fera le voyage en Guadeloupe. C’est le directeur de la DEETS, facilitateur dans ce conflit, qui a transmis la nouvelle au syndicat.

L'information a également été annoncée par voie de communiqué, dans la matinée. 

Reste à savoir quand et comment reprendront les négociations. Pour le moment, c’est le flou.

En revanche, une chose est sûre, cette visite intervient dans un contexte plus qu’électrique : aujourd’hui le syndicat a mis ses menaces à exécution. La centrale de Pointe-Jarry est à l’arrêt depuis ce matin.

Si Jimmy Thélémaque, le secrétaire général de la CGTG Energie, a salué cette avancée, il regrette d’avoir dû en arriver là pour se faire entendre.

Sur le plan judiciaire, nouvelle étape pour la FE-CGTG

Pourtant, la FE-CGTG a franchi une nouvelle étape dans ses actions en assignant EDF-PEI devant le tribunal judiciaire en référé d'heure à heure, sous la supervision de son avocate. L'objectif de cette démarche est d'exiger la production de documents prouvant le paiement intégral des rappels de salaires, conformément au protocole d'accord signé le 17 février 2023.

Ce conflit social, qui dure depuis plusieurs semaines, concerne principalement les conditions de travail et le respect des engagements passés.

La FE-CGTG, qui représente une partie importante des travailleurs de la centrale de la Pointe Jarry, a également saisi l'Inspection du Travail hier soir, demandant un contrôle de l'établissement EDF-PEI afin de s'assurer du respect des normes réglementaires.

S'il prend note de l'annonce de l'arrivée du directeur général adjoint en Guadeloupe, le syndicat estime que le Président d’EDF-PEI doit remettre un mandat à René Le Goff, afin qu’il puisse entamer des discussions effectives avec les représentants syndicaux. Dans l'après-midi, un courrier de Frédéric Maillard, président d'EDF PEI validait cette dernière demande. Les négociations ont repris à 16 heures, ce jeudi. 

Sur X, Jimmy Thélémaque a indiqué que les agents d'EDF PEI relançaient les moteurs de la centrale. Les délestages devraient donc être suspendus. 

Au milieu de ce duel, la population

Ce renforcement du mouvement de grève des agents d’EDF PEI, jeudi 3 octobre, entraîne des coupures de courant aléatoires dans plusieurs communes de l'archipel.

Selon les informations fournies par la préfecture de Guadeloupe, ce sont actuellement 73 000 foyers répartis sur 20 communes qui sont privés d’électricité.

Face à la situation, le préfet de région, Xavier Lefort, a décidé d'activer le Centre Opérationnel Départemental (COD) ce matin.
Ce dispositif réunit les services de l’État et les opérateurs afin de coordonner les actions nécessaires pour garantir la sécurité des personnes hospitalisées, que ce soit dans des établissements de santé ou à domicile.
Des mesures ont également été prises pour assurer la continuité des services publics, notamment dans les domaines de l'éducation, de la distribution d’eau et de la téléphonie.

L’appel des autorités au dialogue

Le préfet a lancé un appel à EDF PEI et aux grévistes pour qu’ils reprennent rapidement le dialogue et permettent ainsi le rétablissement de la distribution d’électricité sur l’ensemble du territoire. Il insiste sur l’urgence de la situation et sur la nécessité de mettre fin aux délestages qui impactent durement la population.

Concernant ces délestages, dans son communiqué intitulé "Mise à l'arrêt de la centrale de la Pointe Jarry", la FE-CGTG attribue ces coupures de courant, directement à EDF-PEI. L’entreprise porte selon les employés grévistes la pleine "responsabilité" des interruptions "en cours et à venir".