Demande de non-lieu dans l'affaire Chlordécone : le tout nouveau "Lyannaj pou dépoliyé Gwadloup" appelle à la mobilisation

L’empoisonnement dure « depuis 50 ans et pour quelques centaines d’année encore ».
"1972-2022 : 50 lanné nou pwazonné !", écrivent les 28 associations et organisations qui viennent de s’unir sous la bannière "Lyannaj pou dépoliyé Gwadloup". Les militants dénoncent le possible non-lieu dans le dossier judiciaire sur l’empoisonnement au Chlordécone aux Antilles et appellent à une mobilisation, demain, à Pointe-à-Pitre.

Plusieurs entités de Guadeloupe ont décidé d’unir leurs efforts, afin de contribuer à la lutte pour faire reconnaître l’empoisonnement des terres, des eaux et des populations, par la molécule Chlordécone. Ainsi a été créé, jeudi 8 décembre 2022, le "Lyannaj pou dépoliyé Gwadloup" ; un nom qui n’est pas sans rappeler celui choisi par des militants de la Martinique, dans ce même combat : "Lyannaj pou dépolyé Matinik".

Les 28 associations et organisations qui ont décidé de s'unir laissent la porte ouverte à d'autres signataires.

Pour les associations et organisations rassemblées sous cette nouvelle bannière, l’annonce d’un possible non-lieu, après 16 ans d’information judiciaire, dans le dossier judiciaire relatif à cette pollution, est intolérable. Cela "rajoute l’injustice au scandale" ont-elles écrit, dans leur premier communiqué, alors que l’empoisonnement dure "depuis 50 ans et pour quelques centaines d’année encore".
Les membres de ce nouveau collectif n’entendent pas se résigner face au mépris des responsables de cette situation, "qui n’ont jamais été mis en cause".

Une première mobilisation est d’ores et déjà prévue, samedi 10 décembre 2022. Rendez-vous est donné à "tous les Guadeloupéens, les associations, les organisations", à 11h00, sur l’esplanade de la mairie de Pointe-à-Pitre.

Le but est d’unir les forces de tous ceux qui jugent inacceptable l’évolution du dossier judiciaire, pour "la reconnaissance du crime, la reconnaissance des maladies dues à la pollution, la mise en place de protocoles adaptés, la dépollution des terres et l’indemnisation nécessaire des victimes".
Une même démonstration de force est prévue en Martinique, où un grand nombre d’habitants est tout aussi outré.

Pour rappel, le mois dernier, le Parquet de Paris a demandé un non-lieu, suite à l’enquête sur l’empoisonnement des personnes, de la flore, de la faune et des eaux, lié à l’utilisation de la molécule chlordécone, en Guadeloupe et en Martinique.
Mais les avocats impliqués dans le dossier ont bien l'intention d'user de tous les recours possibles, si la décision du tribunal va dans le même sens.

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