Dengue : La Guadeloupe au bord du stade épidémique

L’ARS pourrait déclencher le stade épidémie de dengue dans quelques jours, si le nombre de cas de malade confirmés ne se stabilise pas. En fin de semaine dernière, on comptait déjà 11 cas confirmés par l’Agence Régionale de Santé.
Il n’y a pas encore d’épidémie de dengue déclenchée. Dans un tel cas, les autorités sanitaire utiliseront le PSAGE.
Le PSAGE dengue est le programme de surveillance d’alerte et de gestion des épidémies de dengue. C’est le document qui prévoit le mode de gestion des crises épidémiques. Il prévoit deux instances  : d’abord la cellule de gestion des phénomènes épidémiques, véritable instance de décision, présidée par le préfet de région et l’ARS et, ensuite, un comité d’experts des maladies infectieuses.

Les maires et les présidents de collectivités majeures sont associés. 5 phases du PSAGE sont prévues.
- La phase inter-épidémie
- la phase de début d’épidémie
- la phase l’épidémie avérée
- la phase hémorragique
- la phase de fin d’épidémie.
Le programme prévoit une manière de procéder, en impliquant essentiellement la prévention, mais aussi l’hospitalisation.
Si l’épidémie est avérée et déclenchée par l’ARS, un mode de gestion est déjà prévu

Des précautions et des conseils d'usage


Pour éviter toute épidémie de dengue, il faut détruire les foyers des moustiques. Des réserves d’eau non protégées, des eaux stagnantes. Il faut aussi se munir de répulsif et de vêtements adaptés afin de se protéger.
L’objectif du plan de surveillance d’alerte et de gestion des épidémies de dengues, le PSAGE, c’est dans un premier temps de contrôler l’extension des foyers de transmission de dengue, de limiter l’ampleur et l’impact sanitaire de l’épidémie. Il s’agit aussi d’organiser la réponse sanitaire indispensable pour enrayer la propagation.
Les élus sont impliqués pour les démoustications au plus près de la population. Les médecins dit de ville sont sensibilisés. Dès la phase 2, le début de l’épidémie, le système de soins fait l’objet d’une attention particulière de la cellule de gestion, avec un suivi hebdomadaire du nombre d’hospitalisation. La période d’environ 5 mois est tendue, mais la gestion de la crise épidémique est efficace généralement, pour nos régions, tout au long de la phase 3 d’épidémie avérée. 
A défaut, et dans le pire des cas, la phase 4 est déclenchée. C’est le pallier de dengue hémorragique.

Les capacités de réactions en Guadeloupe et dans la Caraïbe

Aujourd’hui, ni la Guadeloupe, ni la Martinique n’ont été confrontées, jusqu’ici, à une situation de dengue hémorragique qui déborde les services hospitaliers. Dans ce cas, le plan blanc est actionné. Il faudra alors adapter la réponse hospitalière. Selon les dernières données connues. Si une telle situation se produit, pour la zone caraïbe, il faut prévoir un taux de 1 pour 1000 de dengue hémorragique, soit 300 à 400 hospitalisations pour notre Archipel.

Dans cette situation, le CHU de la Guadeloupe est-il prêt à faire face à une épidémie d’ampleur ? Oui, selon Gérard Cotellon, le directeur du Centre Hospitalier Universitaire de la Guadeloupe. L’établissement hospitalier est prêt à faire face à la dengue, mais aussi à la bronchiolite.

Gérard Cotellon, directeur du CHU de la Guadeloupe