Le casse-tête du désenclavement de la Désirade

Face à l'absence de liaison entre La Désirade et Saint François, les autorités parlent de réquisitionner un navire de transport de passagers. Et elles se donnent 48 heures pour réussir à convaincre les armateurs. Mais pour l'heure, les compagnies maritimes sont plutôt réticentes.
 
Une forte, très forte réticence qui s’explique pour deux raisons :
- La première est commerciale. La saison touristique bat son plein. Difficile donc d’arrêter une ligne qui fonctionne à plein régime. D’autant que les billets aujourd’hui ont bien souvent déjà été achetés à l’avance, via Internet, Pointe-à-Pitre Marie-Galante, c’est 760 000 passagers par an. Trois Rivières- Les Saintes, c’est plus de 300 000. En revanche, Saint François La Désirade représente à peine 50 000 billets vendus. Bref, il va falloir compenser financièrement….
- La seconde raison est technique. Les sargasses en décomposition, on le sait, dégagent, entre autres, de l’hydrogène sulfuré. Un gaz qui attaque les pièces métalliques et notamment celles en cuivre. Positionner un navire sur le port de Beauséjour augmente donc le risque d’une usure prématurée des circuits de refroidissement voire, cas extrême, d’une casse moteur, comme c’est arrivée pour l’Archipel.  Là encore, qui va garantir la prise en charge d’un éventuel incident technique ?
Car toutes les compagnies maritimes qui desservent l’archipel guadeloupéen sont des sociétés de droit privé. Elles ne touchent aucune subvention.

L'option "Béatrix", le bateau de la commune de Terre de Haut 


C’est un cas très particulier. La construction de cette vedette d’une centaine de places a été financée par les contribuables Saintois mais surtout, par ceux de la CASBT. Depuis le 1er janvier, le Béatrix est géré directement par la commune de Terre de Haut.  Une gestion difficile. Les dettes atteignent 600 000 euros. Or, pour pouvoir rembourser ses créanciers et en premier lieu l’URSSAF, Louly Bonbon, le maire de Terre de Haut, souhaite maintenir son bateau sur la desserte des Saintes. Bref, là encore, il est question d’argent

Qui va payer ?

A priori, on se dirige vers un co-financement de la Région, de la Communauté d’agglomération du Levant, compétente en matière de transport de passagers et du SMT, le syndicat mixte des transports. Sa durée serait de deux mois, le temps de la réparation de l’Archipel. En revanche, aucun montant n’a été avancé.
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