Covid-19 : 4000 nouveaux cas en deux jours, en Guadeloupe

Point Covid du 05/01/2022 - Alexandre Rochatte et Valérie Denux
La progression de l'épidémie de Covid-19 est exponentielle, en Guadeloupe. Il y a eu 4000 nouveaux cas depuis lundi, contre 3320 sur toute la semaine précédente. Pour l'instant, cela n'engendre pas de pression hospitalière particulière. Un couvre-feu, de 22h à 5h, entrera en vigueur vendredi.

Tant de thématiques étaient à aborder, ce mercredi 5 janvier, par le préfet de la région Guadeloupe, Alexandre Rochatte et la directrice générale de l'Agence régionale de santé (ARS), Valérie Denux.
Tous deux devaient exposer les indicateurs de l'épidémie de Covid-19, alors que le très contagieux variant Omicron s'installe dans le territoire. Et, comme on le craignait, la propagation du virus est "exponentielle".
Par ailleurs, le Gouvernement a placé l'archipel, mais aussi Saint-Martin et Saint-Barthélemy en état urgence sanitaire, aujourd'hui, afin de tenir compte des faibles "capacités hospitalières" et de la "couverture vaccinale", localement, qui culmine sous la barre des 40% de la population éligible au vaccin. Ainsi, de nouvelles mesures seront instaurées, dont un couvre-feu.

Le représentant local de l'Etat et la dirigeante de l'ARS sont aussi revenus aussi sur l'agression du directeur général du CHU et de son adjoint, survenue hier, alors qu'ils étaient exfiltrés, par la police, du bâtiment administratif de l'hôpital, après plusieurs heures de séquestration.

 

La situation sanitaire

Le nombre de nouveaux cas de coronavirus se multiplient à une vitesse nettement supérieure à celle envisagées, par les autorités sanitaires, selon Valérie Denux.

Il y a eu 3320 cas, en Guadeloupe, entre le 27 décembre 2021 et le 2 janvier 2022 (semaine 52/1, où 27.000 tests ont été réalisés), contre 546 la période précédente. Par ailleurs, depuis le début de la semaine en cours, 4000 nouveaux cas ont déjà été recensés.
Les chiffres ont donc été multipliés par plus de 7.

Une patiente transférée de Saint-Martin est décédée, la semaine dernière.

Le taux de positivité est passé de 3% (semaine 51 de 2021) à 12.2% (semaine 52/1). Il est depuis lundi de 22%.

Quant au taux d'incidence, il est de 880,9 pour 100.000 habitants, à la hausse également.

Ce qui me pose un point d'inquiétude majeur, c'est que nous avons un glissement qui est en train de se faire, vers les tranches d'âge plus âgées.
Mais aussi on voit arriver des cas d'hospitalisation d'enfants. Il y a de plus en plus de cas pédiatriques.

Dr. Valérie Denux, directrice de l'ARS

Les populations vulnérables sont donc de plus en plus exposées.
Quatre enfants sont pris en charge en milieu hospitalier : deux en pédiatrie et deux en unité de soins continus, dont un nourrisson. Un cinquième enfant a pu rentrer chez lui.

Omicron est majoritaire, en Guadeloupe, présent dans 82% des prélèvements.

Une quinzaine de clusters sont actuellement suivis, dont 8 nouveaux.

Pour l'instant, la réanimation ne connait pas de suractivité, liée à l'épidémie de Covid-19.

Les mesures de freinage de l'épidémie

Finie la souplesse, quant à l'application du pass sanitaire, dans les établissements recevant du public, a annoncé le préfet.
Les discothèques devront garder portes closes et les soirées dansantes sont interdites.
Le port du masque est généralisé ; il est fortement recommandé pour les enfants de 6 à 11 ans.
Le recours au télétravail doit être accentué.
En sommes, toutes les mesures précédemment instaurées restent pleinement d'actualité.

Dans le contexte d'état d'urgence sanitaire, un couvre-feu doit être instauré, de 22h à 5h, à compter de vendredi 7 janvier 2021.
Les rassemblements devront aussi être limités à 6 personnes, sur la voie publique.
Les abords des cours d'eau seront interdits, à compter de 18h.
Les pique-niques sont interdits sur les plages.
Les jauges seront très prochainement réinstaurées.

Mesures administratives à compter du 7 janvier 2022, en Guadeloupe

Une deuxième étape est envisagée, dès la fin du week-end prochain. La décision sera prise vendredi.

Soutien total au directeur du CHU, suite à son agression

Alexandre Rochatte a débuté sa prise de parole en condamnant fermement "les actes très graves qui se sont déroulés, hier soir, au CHU", en faisant référence à l'agression du directeur du CHU, de son adjoint et d'une assistance de la direction de l'hôpital.

Les dépôts de plaintes ont été effectués, aujourd'hui, par les différentes personnes qui ont été molestées, qui ont été violentées. Donc des poursuites seront bien entendu organisées. J'ai eu un contact avec le procureur de la République, à ce sujet aujourd'hui.

Alexandre Rochatte, préfet de la Guadeloupe

Valérie Denux a enfoncé le clou  et a dit son incompréhension :

J'avoue que je ne comprends pas ce qui se passe ici. Je ne comprends pas dans un état de droit. je ne comprends pas, vis-à-vis de soignants. Je ne comprends pas qu'on attaque, qu'on frappe, qu'on salisse des gens qui ne font ni plus ni moins que leur travail.

Dr. Valérie Denux, directrice de l'ARS


A (re)voir l'intégralité de la conférence de presse de ce 5 janvier :