Dossier de l'Eau : L'insupportable feuilleton guadeloupéen

Alors que les élus multiplient les réunions pour tenter de régler la crise de l’eau, les usagers, eux, ne veulent plus se contenter des annonces sans lendemain. Ils veulent le démarrage effectif des travaux promis. Le Collectif des usagers de Capesterre Belle Eau reste mobilisé. 
Les réunions se bousculent, pour tenter de régler enfin la crise de l’alimentation en eau potable en Guadeloupe. A la suite de l’accord du week-end dernier entre les présidents de communautés d’agglomération et de communes, pour un plan d’investissement d’urgence de remise en état des réseaux de distribution, le président de Région organise à 16h cet après-midi, à Basse-Terre, une séance de travail, à laquelle sont conviés ces EPCI et le Département. Ary Chalus veut préparer ainsi la prochaine Conférence territoriale de l’action publique, prévue le 1er février à l’Hôtel de Région, et qui sera essentiellement consacrée à ce dossier de l’eau. Préparer aussi le déplacement, la semaine prochaine, de l’exécutif régional à Paris, où il doit participer à des réunions ministérielles sur plusieurs questions majeures pour notre archipel, et en priorité celle de l’eau. Ary Chalus évoquera les modalités de l’intervention de l’Etat dans la remise en état des réseaux.
Rappelons tout de même que la présidente du Département, Josette Borel-Lincertin, a convié les mêmes collectivités à une réunion lundi, pour discuter des conditions de mise en œuvre du plan d’urgence acté par les EPCI
©guadeloupe

Du côté des usagers, ceux qui régulièrement et depuis des décennies, sont privés d’eau, restent très remontés. C’est le cas des différents collectifs des usagers de la Basse-Terre, qui viennent de se regrouper. Ils ont décidé d’aller en justice et de déposer une première plainte, avec constitution de partie civile contre la Communauté d’agglomération Grand Sud Caraïbes. Mais la mobilisation sur le terrain pourrait aussi reprendre. Car, habitués aux annonces sans suite, ils n’attendent plus rien de ces déclarations et réunions en série, des élus. Ils veulent du concret.

Freddy Beny, le porte parole du collectif des usagers de Capesterre-Belle-Eau

Freddy Beny, le porte parole du collectif des usagers de Capesterre-Belle-Eau


Avec cette réalité vécue par les particuliers et les entreprises confrontés aux tours d’eau. Comment s’adapter à ces coupures ? Pas facile par exemple pour les coiffeurs, d’assurer, sans eau, les prestations habituelles auprès de la clientèle. Yannis Trèfle est co-gérant d’un salon de coiffure, situé à Moudong Sud à Baie-Mahault. Depuis plusieurs semaines, c'est au quotidien qu'il doit adapter son activité à la présence ou l'absence de l'eau dans les robinets.  

Yannis Trèfle est co-gérant d’un salon de coiffure