À chaque semaine, une raison qui explique que les usagers de l’eau ne bénéficient pas d’un service optimal, en Guadeloupe.
La contamination à l’aluminium de l’eau distribuée à Sainte-Rose n’est plus d’actualité.
Mais, depuis cinq jours, les abonnés de huit communes sont impactés par une baisse de production. En cause, cette fois : un taux de chlordécone supérieur à la limite tolérée et un remplacement des filtres à charbon actif qui tarde.
Levée d’interdiction de consommer l’eau à Sainte-Rose
Plus de 20 jours après l’interdiction de consommer l’eau du robinet, à Sainte-Rose, le Syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement de la Guadeloupe (SMGEAG) communique sur la fin de l’épisode de pollution. La ressource est à nouveau fiable.
Depuis le 5 août dernier, les usagers de plusieurs secteurs (Sofaia, Bellevue, Ravine Bleue, Viard, Lachaise, Pont Canal, Jobeti, Moustique, Galbas, Morne Rouge, zone de Nolivier, Déboché, Enseno, Lotissement Perenus, Conodor, Belcito) ne devaient pas consommer l’eau pour la boisson, la préparation des aliments et le brossage des dents, en raison d’une "turbidité élevée et un taux d’aluminium non conforme" mis en évidence lors d’un contrôle de l’Agence régionale de santé (ARS).
"Les résultats des analyses réalisées le 21 et le 22 août montrent que la qualité de l’eau distribuée est à nouveau conforme aux normes de potabilité", explique le SMGEAG, dans un communiqué daté du 27 août 2024.
8 communes impactées par une contamination au chlordécone et une baisse de production
En revanche pas d’amélioration, dans huit autres communes de l’archipel.
Souvenez-vous : en fin de semaine dernière, un taux de chlordécone supérieur à la valeur limite autorisée a été détecté dans l’eau produite par l’usine Belle-Eau-Cadeau. Dans ce contexte, une nouvelle interdiction de consommer l’eau a été décidée. Et, en attendant le renouvellement des filtres à charbon actif, une diminution de la production a été décidée, vendredi.
Il découle de cette situation, encore aujourd’hui, des perturbations, voire des interruptions dans la distribution de l’eau potable se font ressentir dans les secteurs suivants : Terre-de-Haut, Terre-de-Bas, Capesterre-Belle-Eau, Goyave et une partie des communes de Trois-Rivières, Petit-Bourg, Les Abymes et Le Gosier.
"Le retour à la normale est prévu dès le remplacement des filtres", précise le SMGEAG ; cette opération avait initialement été annoncée pour lundi dernier.
Pourquoi un tel retard, quand on sait qu’il est lourd de conséquences pour les abonnés ?
La préfecture évoque un "retard de livraison du charbon actif, combiné aux impacts de la tempête Ernesto".
[Cela] a conduit à la saturation des filtres à charbon de l'usine de production d'eau potable de Belle Eau Cadeau (...). Le SMGEAG a prévu de procéder au changement des filtres à charbon dans la semaine, permettant ainsi un retour à la normale dans le courant de la semaine prochaine. L'État suit avec la plus grande attention l'évolution de la situation et a demandé au SMGEAG d'intervenir avec la plus grande célérité pour remédier à ce problème.
Communiqué de la préfecture - 28/08/2024.
Pour rappel, l’Etat a versé 1,213 million d'euros, en 2023, pour financer le traitement de l'eau par charbon actif, ainsi que l'évacuation et le traitement des filtres à charbon actif pour les unités de production d'eau potable de Belle-Terre, La Plaine, Gommer, Soldat, Belin et Belle-Eau-Cadeau.
Pour 2024, sur un total de 1,13 million d'euros prévus, 678 000 € ont déjà été versés au SMGEAG et les 452 000 € restants seront alloués d'ici la fin de l'année.