EDF PEI : des restaurateurs excédés par les coupures de courant à la rencontre des grévistes

Les restaurateurs à la rencontre des grévistes d'EDF PEI
Des restaurateurs de Guadeloupe étaient réunis, ce lundi 12 février devant la centrale d'EDF PEI. Ils subissent de plein fouet les coupures de courant et souhaitaient faire part de leur mécontentement. Une initiative qui a finalement donné lieu à des échanges solidaires avec les grévistes.

Ils étaient une dizaine de restaurateurs rassemblés devant la centrale d'électricité EDF PEI, à Jarry, Baie-Mahault, ce lundi 12 février. Quelques citoyens sont venus se mêler au regroupement. Tous sont excédés par les incessantes coupures de courant qui paralysent l'archipel depuis plusieurs semaines. 

Face à eux, les grévistes de la CGTG mobilisés...

Les premiers échanges entre les deux parties sont tendus... Chacun campant sur ses positions. Les restaurateurs enregistrent des pertes de marchandises et de chiffres d'affaire. De leur côté, les grévistes s'estimant dans leur bon droit refuse de faire marche arrière. 

Un dialogue de sourds qui peu à peu se fait plus audible... Au final, tous parlent d'une "belle rencontre". 

Les uns et les autres ont pris le temps de s'écouter et de faire passer leurs messages.

Pour Rudy Naïnan, président de l'association des restaurateurs des îles de Guadeloupe, il était important de comprendre le personnel mobilisé, mais également "de leur faire comprendre que nous sommes des compatriotes en souffrance, comme eux".  

Egalement présent, le pâtissier Gabriel Foy. Lui aussi a souhaité rencontrer les responsables syndicaux afin de "faire avancer le débat". Comme de nombreuses entreprises de Guadeloupe, il est durement impacté. Les coupures régulières l'obligeant à fermer deux de ses trois pâtisseries non pourvues de groupes électrogènes. 

Nous sortons de deux ans de Covid, ensuite il y a eu une augmentation des matières premières, aujourd'hui, nous ne pouvons pas encore subir les frasques de l'électricité sachant que cela pénalise nos entreprises. 

Gabriel Foy, pâtissier

Un sentiment que partage Anthony Jung, restaurateur, qui regrette également la durée des coupures électriques, parfois de 8 heures, notamment pendant les heures de service. 

Lui aussi affirme comprendre les revendications des salariés dont il respecte le droit de grève. Il se désole tout de même des conséquences pour son entreprise. 

Quand on a des coupures, les charges sont toujours là, mais par contre, le chiffre ne rentre plus... Quand on a des coupures, c'est 30 à 40% de chiffre d'affaire en moins. La masse salariale d'une entreprise c'est à peu près, 20 à 25%. Si on a pas cet argent, on ne peut pas payer nos salariés.

Anthony Jung, restaurateur

Désormais, les restaurateurs ont les yeux rivés vers Basse-Terre où se tiennent les négociations, en présence de l'Etat, le Conseil régional, représenté, et les acteurs de l'entreprise EDF PEI, syndicats comme direction.