Éducation et handicap : mobilisation des AESH, des professionnels qui se disent précarisés et non reconnus

La Guadeloupe compte 1650 AESH, des professionnels qui se disent précarisés, sacrifiés et invisibilisés - 16/01/2025.
Les AESH, professionnels grâce auxquels les enfants en situation de handicap peuvent suivre leur scolarité, disent "stop !". Ils veulent être payés à hauteur de leur engagement, que leur mission et leurs compétences soient reconnues, un statut en bonne et due forme, ils veulent pouvoir prétendre à des contrats à durée indéterminée (CDI). Pour sortir de la précarité, ils étaient mobilisés ce jeudi.

Les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) sont mobilisés, ce jeudi 16 janvier 2025, pour dénoncer leurs conditions de travail et ce qu’ils considèrent comme des injustices à leur encontre.
Cette grève nationale est relayée dans l’archipel, par des professionnels qui se sont rassemblés devant le siège du rectorat, à Dothémare (Les Abymes).
Ils se disent précarisés, sacrifiés et invisibilisés.

Les AESH de Guadeloupe se disent précarisés, sacrifiés et invisibilisés - 16/01/2025.

Des maillons de l’Education nationale en mal de considération

Les AESH permettent à de nombreux enfants en situation de handicap d’être scolarisés. Sans leur accompagnement, ces élèves ne pourraient pas être intégrés aux classes.
Pourtant, ces intervenants, selon ce qu’ils dénoncent, sont mal payés et déconsidérés au sein de l’académie de Guadeloupe.

(...) Ils sont dans une précarité extrême. Pire : nous avons plus de la moitié des AESH de l’académie qui travaillent 21 heures et qui ne sont payés que pour 19 heures 30. Il est hors de question que ça puisse perdurer (...).

Eddy Ségur, secrétaire général de la FSU Guadeloupe

Eddy Ségur, secrétaire général de la FSU Guadeloupe ©Rémi Defrance - Guadeloupe La 1ère

La Guadeloupe compte 1650 AESH.

Les syndicats d’enseignants considèrent ces professionnels comme indispensables. En ces temps où l’inclusion est prônée par le gouvernement, les professeurs, en effet, ne peuvent donner aux élèves en situation de handicap toute l’attention dont ils ont besoin, sans pénaliser le reste de la classe.
Pour ces organisations, il est absolument nécessaire que chaque enfant concerné bénéficie de l’accompagnement individualisé d’un AESH, à temps plein.

Le point sur les revendications

Les organisations syndicales qui soutiennent les AESH (FSU, SNUipp-FSU et SNES-FSU) réclament qu’un statut précis soit créé pour ces personnels de l’Education nationale.
Elles ont plusieurs autres revendications. Elles réclament la régularisation du paiement des heures réellement travaillées, avec rétroactivité. Elles veulent la mise en place de modalités de passage en CDI après 3 ans d’exercice. Elles exigent aussi qu’ils aient accès aux congés de formation professionnelle. Une mise en conformité des contrats (nombre de semaines de travail, quotité de travail, échelon et ancienneté dans l’échelon…) s’avère nécessaire, du point de vue des personnels mobilisés.

La rectrice de l’académie de Guadeloupe, Christine Gangloff-Ziegler, a reçu et a pris le temps d’échanger avec les porte-parole des AESH mobilisés, ce jeudi. Elle a annoncé prendre leur situation très au sérieux et, selon Karine Fronteau, secrétaire adjointe du SNUipp-FSUPP responsable du 1er degré, elle s’est excusée et a promis de régulariser les AESH dont la totalité des heures travaillées n’ont pas été payées. Après concertation avec le ministère de l’Education nationale, un calendrier de régularisation devrait être mis en place.

Grève des AESH devant le rectorat de la Guadeloupe - 16/01/2025.

Le fait est que la globalité des changements est attendue de l’exécutif national.