Emeutes urbaines de fin 2021 : les 5 gardés-à-vue transférés en Martinique.

C’est à l’aube qu’ont été transférés vers la Martinique les cinq militants interpellés mardi dernier et qui, depuis, étaient auditionnés dans les locaux de la DTPJ des Abymes. Trois risquent le placement en détention provisoire. Pour le collectif d’organisations en lutte, l'incident avec une avocate, hier, était voulu pour justifier le déferrement dans l’île sœur.

Les cinq hommes qui ont été interpellés mardi dernier (6 décembre 2022), puis placés en garde-à-vue à la Direction territoriale de la police judiciaire, au Morne Vergain (Les Abymes), ont été transférés en Martinique, très tôt dans la matinée de ce vendredi 9 décembre. Leur acheminement jusqu’à l’aéroport "Guadeloupe – Pôle Caraïbe" a été opéré en toute discrétion, entre 6h00 et 6h30. Les membres de "Moun Gwadloup", Ludovic Tolassy et Yanis Chipotel, ainsi que le syndicaliste de l’UGTG Didier Dyvrande et les deux militants David Abdul et Michel Corvo sont actuellement présentés devant un juge d’instruction de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Fort-de-France. Le Parquet a demandé leur mise en examen pour "association de malfaiteurs en vue de commettre des infractions en bande organisée". Pour trois d’entre eux, des demandes de placement en détention provisoire devraient être examinées, en fin de journée, par le juge de la liberté et de la détention.

Pour rappel, ces interpellations pourraient être en lien avec les émeutes urbaines de la fin d’année 2021, en marge des manifestations d’opposition à l’obligation vaccinale. Un dossier suivi par la JIRS de Fort-de-France.

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Depuis mardi, les membres du Collectif d’organisations en lutte sont mobilisés devant les locaux de la police du Morne Vergain.

Hier, ils dénonçaient les violences subies par l’avocate Me Joselaine Gélabale, selon le témoignage de cette dernière.

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Aujourd’hui, ils estiment que cet incident était voulu.

Après l'agression de notre avocate Maître Gelabale la veille, lors de l'audition du Camarade Dyvrande, par un simple SMS, à minuit, ils avertissent les avocats du déferrement. YO PA KA RÈSPÈKTĖ AYEN ! [NDLR/Traduction : Ils ne respectent rien]. En réalité, l'incident a été créé de manière délibérée, pour justifier la déportation.

Maïté Hubert M’Toumo, secrétaire générale de l’UGTG, membre du Collectif des organisations en lutte 

Une mobilisation des militants est prévue samedi.