En Guadeloupe, comme au national, les laboratoires en grève pour trois jours

Pas de prélèvements ou de résultats d'analyses durant la grève des laboratoires du 14 au 16 novembre inclus.
Les syndicats de biologistes ont lancé un appel à la "grève reconductible" à compter du 14 novembre, jusqu'au 17 novembre. Un mouvement suivi en Guadeloupe.

Pas de prises de sang, pas de prélèvements, la grève nationale des laboratoires de biologie médicale est suivie chez nous. En cause les 250 millions d'euros d'économie que le gouvernement entend réaliser pour le financement de la sécurité sociale. Une pilule difficile à avaler pour les biologistes. 

D'où l'appel à la grève reconductible à compter de ce 14 novembre, lancée par les syndicats de biologistes; à l'issue d'une réunion avec le directeur général de l'Assurance maladie, qui a selon eux "fermé la porte à toute négociation".

Les raisons de la colère des biologistes

Le Sénat à majorité de droite a voté le 8 novembre dernier, la création d'une "contribution exceptionnelle" des laboratoires de biologie médicale pour 2023, présentée comme "plus juste" que la mesure d'économies proposée par le gouvernement dans le projet de budget de la Sécu.
Un bras de fer sur cette mesure devant générer une économie de 250 millions d'euros dès 2023 oppose le gouvernement et les laboratoires d'analyses, dont les bénéfices ont fortement progressé en raison des tests réalisés pendant la crise sanitaire.

"Avec un excédent brut d'exploitation de 3 milliards, ils peuvent faire un effort de 250 millions", a déclaré le ministre de la Santé, François Braun, lors d'une rencontre mardi (8 novembre) avec l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis).

De leur côté, les biologistes se défendent et ne veulent pas être vus comme des "profiteurs" de la crise sanitaire. Pour Guy-Joseph Théodore, biologiste, les laboratoires ont été les "bras armés" des directives du gouvernement. Il estime que les bénéfices affichés par le gouvernement ne prennent pas en compte les investissements faits et les charges des structures. 

©Guadeloupe

Une solution alternative proposée

Lors de l'examen en première lecture du projet de budget de la Sécu, les sénateurs ont voté une proposition alternative de la rapporteure générale Elisabeth Doineau (centriste).
Il s'agit d'une "contribution exceptionnelle" pour 2023, assise sur les sommes versées en 2021 par l'Assurance maladie aux laboratoires au titre de la prise en charge du dépistage du Covid. 
Selon la rapporteure, "elle serait plus juste" et ne serait pas "pérenne" comme la disposition envisagée par le gouvernement.
Elisabeth Doineau a proposé de fixer le taux de la contribution à 9,17% afin de générer un produit de 250 millions d'euros, équivalent à l'économie attendue par le gouvernement pour 2023.
En 2021, le remboursement au profit des laboratoires du dépistage du Covid-19 s'est élevé à 2,7 milliards d'euros.
"Nous restons favorable à la solution proposée par le gouvernement", a indiqué le ministre Jean-Noël Barrot, faisant état d'une "tendance à la concentration dans le marché des biologistes médicaux qui va conduire assez naturellement à une progression de la marge". Les efforts demandés "ne sont pas imposés, ils sont négociés", a-t-il dit.