En mars dernier, le Dr. Ali Ghassani lors d'une conférence publique à Pointe-à-Pître, rappelait les spécificités de cette affection mais aussi le fait que l’endométriose reste encore très méconnue et oblige souvent de nombreuses femmes à quitter la Guadeloupe pour se faire soigner
Guy Etienne •
Face à un mal difficilement identifié, les Guadeloupéennes diagnostiquées d’endométriose profonde se tournent vers l'Hexagone pour être soignées parce que sur place, les moyens manquent pour une prise en charge efficace, notamment pour traiter les endométrioses profondes nécessitant plusieurs interventions chirurgicales.
Il faut savoir que le sujet est d'ordre national puisqu'en France, on se questionne de plus en plus sur les causes de l'endométriose qui est priorisée comme une des pathologies à surveiller en lien avec les perturbateurs endocriniens (INVS)
Longtemps mal supporté en silence, l'endométriose fait l'objet de nombreuses communications , en premier lieu par celles qui en souffrent mais aussi par l'action d'associations (*) qui oeuvrent en ce sens afin de libérer la parole et surtout de mieux faire connaître cette affection qui touche beaucoup de femmes en Guadeloupe.(Voir : Cyndia : "Mon combat contre l'endométriose" )
Il faut savoir que l’endométriose est une maladie chronique qui touche 1 femme sur 7 entre 15 et 50 ans, soit 200 millions dans le monde.
Cette affection peut entraîner des douleurs pelviennes chroniques ou aiguës, ainsi qu'une infertilité. De nombreux autres symptômes peuvent y être associés. Malgré ses répercussions, cette maladie gynécologique est souvent sous-estimée. La plupart des patientes attendront entre 6 et 10 ans avant le bon diagnostic.
Démystifier la maladie
L’Union Régionale des Médecins Libéraux (gynécologues, radiologues, généralistes) qui organise cette conférence, veut démystifier cette pathologie mal repérée, avec une prise en charge insuffisamment coordonnée, entraînant un retard de diagnostic et une errance des femmes selon l’URML.
1. Le traitement hormonal pour empêcher la survenue des règles
L’endométriose est une maladie hormono dépendante. Il convient donc de priver l’organisme de l’hormone qui va nourrir les cellules : l’oestrogène.
Aujourd’hui, les spécialistes s’accordent à dire que le traitement de base consiste à empêcher la survenue des règles. Ainsi, donner une pilule en continu ou poser un stérilet libérant des hormones permet à certaines femmes de ne plus souffrir et de vivre normalement.
2. La cure de ménopause artificielle
Lorsque cela ne suffit pas, il convient d’entamer des cures de ménopause artificielle plus ou moins longues que l’on prendra soin de doubler d’une “add back therapy” pour pallier les effets secondaires liés à la ménopause (douleurs osseuses, bouffées de chaleur, sécheresse de la peau…).
Il s’agit de réintroduire un peu d’oestrogène, sous contrôle médical, afin d’éviter une privation trop brutale pour l’organisme.
3. Le traitement chirurgical de l’endométriose
Enfin, le traitement peut être chirurgical si la femme n’est pas soulagée. Cela sera décidé en concertation avec l’équipe médicale, au regard de ce que vit la patiente au quotidien, de ses antécédents et au vu de son désir de grossesse.* Références des Associations :
Association Karukera Endométriose : Tel : 0690 32 41 68. Facebook Karuk'endo
Likid Chokola : Facebook : Likid Chokola Pro